Le Blog de Sacrebopol

ANTOINE GIZENGA

 

Antoine Gizenga

Ancien vice-premier ministre du gouvernemet Lumumba

Gizenga est né le 5 octobre 1925 à Mbanze, dans le district du Kwilu" (dans le Bandundu). Enseignant chez les pères « scheutistes » dans les écoles primaires de Kinshasa dans les années 1950. L'octogénaire a commencé son timide combat politique dans les années 1958-1959 sous le label PSA (Parti Solidaire Africain) avec Kamitatu Cléophas, dans la province de Léopoldville où son parti devint très populaire auprès des 

           
     Antoine Gizenga Secrétaire général du Palu
                               1925 - ...?

ressortissants de Kwango et Kwilu. En 1960, son parti, le PSA, se classât premier dans l'assemblée provinciale de Léopoldville avec 35 conseillers provinciaux (soit 40 % d'élus), suivi de l'Abako (33 conseillers) et PNP (14 conseillers). Fort de ce succès, il devint vice premier ministre du gouvernement Lumumba en juin 1960. Le 5 septembre 1960, Kasa-Vubu révoque le Premier ministre Lumumba et six de ses ministres dont Antoine Gizenga, le vice-Premier ministre, Remy Mwamba de la Justice, Gbenye de l'Intérieur, Anicet Kashamura de l'Information, Pierre Mulele de l'Education nationale. Après cette chute du gouvernement, Gizenga se réfugie à Stanleyville (novembre 1960). Le gouvernement provincial à Stanleyville, avec Finant, est acquis à la lutte pour la restauration de la légalité qui s'engage. Allié avec Gbenye son gouvernement séparatiste gagne du terrain. Il conquiert le Kivu jusqu'à Manono (Katanga), rafle le Sankuru et s'empare même de Luluabourg (Kananga) pour un temps. A Stanleyville, le pouvoir lumumbiste se consolide et s'étend. Le 12 décembre 1960, Gizenga déclare que Stanleyville est désormais le siège du gouvernement légal et la capitale provisoire de la République Populaire du Congo. Son gouvernement a été reconnu par 21 pays d'Afrique, d'Asie, et d'Europe de l'Est en février 1961.

Le 13 janvier 1961, sous l'impulsion de Mulele et des militants du PSA et du MNC-L, une mutinerie éclate à Thysville pour libérer Lumumba. (Tshilombo Munyengayi, Le Potentiel du 29 août 2005, in congolite.com). Très vite, les lumumbistes seront caractérisés par des luttes intestines, parfois sanglantes et une désunion remarquée. Nous sommes toujours en 1961. A la Table ronde de Léopoldville de février 1961, les partis lumumbistes tentent de fusionner : les délégués du Mnc/L, du Psa, du Cerea, de la Balubakat, de la Conakat, de l'Unc, du Mouvement de l'unité Basonge, de l'Unibat et de l'Alco forment le Fronaco (Front des nationalistes congolais). En mars 1961, le Mnc/L convoque à Stanleyville un Congrès pour désigner un successeur légal de Lumumba. Fin août 1961, Kamitatu Cléophas et Gbenye négocient, à Léopoldville, pour former un cartel lumumbiste devant comprendre le Mnc/L, le Psa et le Balubakat. Antoine Gizenga, qui vient d'être choisi par le conclave de Lovanium (où il n'a pas assisté) comme vice-Premier ministre de Cyrille Adoula, tente de devancer ses rivaux lumumbistes. Il ne participera pas à ce gouvernement. Début septembre, Gizenga annonce à Stanleyville que son parti, le Psa, vient de fusionner avec le Mnc/L. Le résultat donne le Parti national lumumbiste (Panalu), ancêtre de l'actuel Palu. Le chef du nouveau parti est Gizenga lui-même. Il s'auto proclame Premier ministre de la République Populaire du Congo (séparatiste). Très vite, le président du Mnc/L, Gbenye, son vice-président Joseph Kassongo, le président de la province Orientale Manzikala descendent sur Stanleyville pour rejeter les prétentions des nationalistes avant la réunion d'un Congrès des nationalistes.

Antoine Gizenga sera emprisonné de janvier 1962 à juillet 1964, à l'Ile Bula Bemba, dans le Bas-Congo à l'embouchure du fleuve Congo, après la libération de la province Orientale par le gouvernement central, avec l'aide des troupes étrangères. Il sera de nouveau, incarcéré dans la même prison, d'octobre 1964 à novembre 1965. Le 25 septembre 1964, le Sénat avait défié Kasa-Vubu en votant une résolution qui exigeait la libération immédiate d'Antoine Gizenga. Le même jour, une manifestation conjointe Mnc/L et Psa est organisée pour la libération de Gizenga. Le pouvoir réagit fermement. Sept députés lumumbistes sont mis aux arrêts le 29 septembre. La mise en congé du Parlement est applaudie par toute la presse. C'est la même réaction au niveau des syndicats importants : Utc (Union des travailleurs congolais), Fgtk (Fédération générale des travailleurs du Kongo), Cslc (Confédération des syndicats libres du Congo) et la redoutable Ugec (Union générale des étudiants congolais), mais qui exigent aussi l'extension de la mesure au gouvernement taxé d'incompétent et de corrompu. A l'opposé, les partis politiques de l'opposition d'obédience lumumbiste, majoritaires au Parlement, vont déterrer la hache de guerre. Ils se réunissent du 29 septembre au 3 octobre. Ils vont créer à Léopoldville (et non à Brazzaville comme le disent certains) le Conseil national de libération (Cnl) le 3 octobre 1964. Le Cnl vise à s'opposer aux mesures prises le 29 septembre et à renverser le gouvernement Adoula. Le Cnl, qui sera à la base de la terrible rébellion muleliste, va conquérir durant l'année 1964 les trois-quarts du pays. Et se divisera en deux blocs : le Mncl/Gbenye, avec Soumialot et Laurent-Désiré Kabila; et le Mncl/Bocheley avec Gizenga, Pauline Lumumba, Pierre Mulele et André Lubaya. (Tshilombo M., id.). Il prendra le chemin de l'exil à l'étranger où il y résidera pendant 27 ans (de 1965 à 1992).

Gizenga, une énigme

Gizenga est aussi une énigme, comme le soulignait Jeune Afrique Intelligent : C'est une équation très compliquée. Il jouera très certainement un rôle national dans les mois à venir. Mais il reste quand même une sorte d'exception qui survit sur la scène politique congolaise. Gizenga n'a jamais signé l'acte d'octroi d'indépendance ni participé aux assises de la Table Ronde de Bruxelles. Il n'a jamais été non plus aux conclaves de Tananarive (Madagascar), de Lovanium et de Coquilathville. Son passage à la Conférence Nationale Souveraine a été moins remarqué. Mais il reste toujours très présent dans l'inconscient collectif des Congolais de son époque.

Le lumumbisme

Mathias Elonge Osako définit le concept comme une idéologie claire d'unité, de progrès, de don de soi et de sacrifice (même suprême) pour le Congo. Pour Lumumba, dira-t-il, l'égalité est une sorte de passion non seulement devant la loi mais aussi par rapport à la redistribution des richesses du pays, sans penser que tous les hommes soient pareils en capacité et en mérites; c'est une question de justice sociale. Pourtant, les mêmes qui se réclament du lumubisme aujourd'hui vouent un culte incroyable aux richesses indues, au vol, à la prédation, à la prévarication. A tel point que le Congo est devenu aujourd'hui un océan de misère avec des îlots des richesses insolentes, à cause justement de ces orfèvres de la pègre congolaise issue de la mouvance lumumbiste. (Mathias Elonge Osako, la somme des "convergences parallèles" ou la République "zéro", in Most Ethno-Net Africa Publications, 2002). Peut-on qualifier Gizenga de garant de ces valeurs édictées par Lumumba? Ni le passé, ni le présent ne nous le confirment. Seul l'avenir nous le dira. Ces églises qui se créent après la mort d'un héros sont souvent des épouvantails, si pas des véritables sociétés écrans pour cacher les vraies motivations religieuses e/out politiques. Le lumumbisme se doit d'être le recueil de la pensée de Lumumba, de ses discours et de sa pédagogie. A plus d'une reprise Lumumba a été trahi par les siens. Et il a été sacrifié sur l'autel par ceux là même qu'il a élevés sur les sommets de l'Etat. Après avoir trahi Lumumba, Mobutu a, à son tour, connu le même sort. Gizenga, comme signalé ci-haut, n'était pas un lumumbiste pure souche. Mais un allié politique (même pas un compagnon) de Lumumba dans les années 1960. A la lecture de ce qui précède, on se rend compte qu'ils n'ont pas passé plus de deux années ensemble. Gizenga n'a travaillé à côté de Lumumba que du 24 juin 1960 au 12 septembre 1960. Mais a fusionné son parti, le PSA, avec le MNC/L pour le besoin de la cause. Le lumumbisme à cette époque était une carte de visite pour certains mouvements, tant au Congo, en Afrique que dans le monde. Un label qui se vendait politiquement très bien.

Conclusion

Lumumba avait déjà évoqué les actes de trahison dans sa lettre à son épouse Pauline lors de son arrestation. Il écrira ce qui suit : « … Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils en ont acheté d'autres, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance. Que pourrai-je dire d'autre? Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n'est pas ma personne qui compte. C'est le Congo, c'est notre pauvre peuple dont on a transformé l'indépendance en une cage d'où l'on nous regarde du dehors tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir (...) ».

Trahison ou stratégie? Au regard du parcours politique du « Patriarche », il se dégage que la plupart de ses alliances sont éphémères et se soldent souvent par des flottements et des tâtonnements, voir des échecs (trois grands énumérés plus haut). La motivation de sa décision actuelle reste très énigmatique. A-t-il trahi la pensée lumumbiste? Les historiens nous aideront à comprendre ces faits et à répondre à cette question. Si sa démarche est stratégique, cet amour sera-t-il durable? Ce ne sera pas le « je t'aime moi non plus »? Le « Vieux » a parlé de l'alliance entre « le révolutionnaire » (Gizenga) et « le nationaliste » (Kabila). Est-il sûr de l'utilisation de ces deux concepts ou vocables que même les étymologistes et autres politologues ont difficile à définir? Un révolutionnaire n'est pas un nationaliste? Ou vice versa. A-t-il bien mesuré les réactions des ceux et celles qui l'ont voté? Sait-il qu'il n'est point le dépositaire de leurs votes? Déjà quelques désaveux des certains de ses militants de base dans son fief du Kwilu/Kwango doivent le faire réfléchir. Saura-t-il convaincre les enfants terribles des enfers de Masina, Bumbu, Kimbanseke, Ndjili de le suivre dans son choix? Il a du pain sur la planche. D'ici le 29 octobre 2006, le chemin sera long et rude pour cette mission non moins périlleuse. Une question au patriarche : vous qui refusez les dénominations des villes, issues de l'authenticité de Mobutu, allez-vous, si vous êtes aux affaires, rebaptiser Kinshasa en Léopoldville (puisque vous ne parlez que de Léopoldville en désignant Kinshasa), Lubumbashi en Elisabethville, Mbandaka en Coquilathville, Bukavu en Costermansville, Ilebo en Port Francqui, Kwilu Ngongo en Moerbeke, Djokopunda en Charlesville, Mbuji-Mayi en Bakwanga, Ubundu en Ponthierville ou Bandundu en Banningville? Bonne chance Mbuta.

Martin Yalale-wa-Bonkele, Bruxelles (Belgique)
Posté sur le web le 09 octobre 2006

Gizenga à la Conférence des pays non-alignés Belgrade 5 sept. 1961
 

Lettre ouverte au Premier Ministre

SCHEVENINGEN, le 11 mars 2007.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Concerne : L'ETAT DE LA NATION.

Vous voilà aujourd'hui Premier Ministre, investi par le Parlement, et seul responsable devant lui. Je ne voudrais pas épiloguer sur la manière quelque peu cavalière à laquelle vous êtes arrivé à cette fonction, ni sur des raisons encore inconnues de notre peuple pour lesquelles vous avez donné votre caution à Hyppolite KANAMBE. Vous aurez à vous en expliquer devant l'histoire.

Comme vous le savez sans doute, celui-ci ne représente pas le peuple congolais, mais plutôt ceux qui l'ont porté au pouvoir par des moyens sordides et machiavéliques dont il serait superflu de donner des détails. Ce sont des lobbies et organisations occidentales maffieuses guidées par des groupes occultes dont les Francs-maçons de la Belgique Francophone, qui ont monté toute cette supercherie. Tous ces groupes ont décidé la recolonisation du Congo et sont depuis notre indépendance, des ennemis de notre peuple. Leur peur est que le Congo puisse un jour relever la tête, affirmer sa souveraineté et assumer son destin sans rendre compte à qui que ce soit. Voilà pourquoi ils soutiennent des politiciens de pacotille et des généraux d'opérette à qui ils proposent sans gène, ni honte, de décerner des titres honorifiques de « Docteur honoris causa ».

Le financement des élections au Congo n'a pas eu comme but d'aider le Congo à sortir de la crise, mais plutôt à contrôler tous les arcanes du pouvoir par quelques membres des loges secrètes et mystiques actuellement au Gouvernement, à la Cour Suprême et au Parlement. J'enverrai les détails à votre bureau d'études pour analyse.

Monsieur le Premier Ministre,

Voici bientôt 42 ans que vous menez une lutte noble, faite d'abnégation, de privation et de refus de compromission grâce à votre lucidité d'esprit dans des analyses politiques qui vous permettent à chaque occasion de prendre des positions courageuses lorsque l'unité de notre pays, sa dignité et son indépendance sont mises à mal par des forces négatives.

Voilà pourquoi en tant que patriote, je ne peux rester insensé à la situation de notre « Nation » où les vrais nationalistes ont toujours été éloignés du pouvoir ; l'unité du pays compromise, des anti-valeurs érigés en système de gouvernance et la nationalité congolaise bradée par des allochtones d'outre frontières. Avec la complicité de ceux qui dirigent sans en avoir ni la qualité, ni l'envergure, ni même l'étoffe d'une conscience collective.

Je voudrais vous rassurer, Monsieur le Premier Ministre, pour que vous compreniez bien le bien-fondé de mes propos que je ne suis pas un aigri, ni opposant à votre gouvernement, ni même un membre d'un parti qui lutte pour le pouvoir.

Je suis tout simplement un nationaliste, un patriote soucieux du « devenir » de son pays.

Tout comme vous, je suis né et ai grandi à Kikwit. Je suis également allé à la même école que vous, évidemment bien longtemps après vous (soit 20 ans après).

Alors qu'en 1960 j'entrais à l'école primaire à « l'Institut Saint-Pierre CANISIUS » de Kinzambi à 10 km de Kikwit, une référence dans le Mayumbu (terroir ancestral),

vous étiez déjà en train de mener la lutte de l'Indépendance avec votre parti le P.S.A. Dans la même école, j'ai contemplé avec admiration le palmarès d'anciens élèves qui vous ont suivi dans votre lutte politique tels :Pierre MULELE, Cléophas KAMITATU, Bernardin MUNGUL DIAKA, Henry TAKIZALA, Jean KUDIA-KUBANZA, Norbert LETA, Claude MAFEMA NGANZENG, etc.

Mon père, un de vos congénères, ne cessait de me répéter après la mort de Patrice, qu'Antoine GIZENGA était le « jumeau » de LUMUMBA. Il était le légataire de son œuvre et l'espoir de la Nation (sic), en qui tous les patriotes se retrouveraient bien un jour. J'avais longtemps espéré que cela fût vrai. Pouvons-nous dire que ce rêve de longue date est devenu une réalité aujourd'hui ?

Je me permets d'en douter, tout comme la plupart de Congolais. En effet, sur base des éléments et des données politiques actuels qui dénaturent toute réflexion logique, objective qu'on peut faire, les résultats de vos actions ne peuvent être que mitigés. Puisque la volonté des mains invisibles qui soutiennent le Pouvoir de Kinshasa (vous exclu) , ne permettra jamais que vous puissiez réussir quoi que ce soit sans que vous puissiez vous compromettre avec elles.

Voilà pourquoi, Monsieur le Premier Ministre, mes propres recherches tant au Congo qu'à l'Etranger (France, Belgique, Allemagne, Angleterre, USA et Canada) m'ont permis de découvrir une série de faits marquants sur votre personne dont voici quelques uns :

  1. Vous avez tenté de faire évader Patrice pour qu'il vous rejoigne à Kisangani, alors que les Forces du mal le poursuivaient pour le faire mourir. Ce qui est tout à votre honneur.
  2. Alors que la sécession Katangaise se trouvait de nouveaux alliés pour continuer la guerre (1963), vous avez décidé, étant sur les hauteurs de Kasongo, d'abattre l'avion en provenance de Dar es-Salaam bourré d'armes et des munitions, mais aussi remplis de mercenaires belges et italiens qui allaient semer la mort parmi les Congolais du Katanga pour les intérêts de la Belgique et de l'Occident. Cet acte de bravoure a sonné la fin de la sécession et a été à l'origine des négociations pour la réunification du pays. La Belgique n'a jamais oublié ce fait saillant, et c'est pourquoi vous êtes jusqu'à ce jour sur la liste noire de ses services de sécurité.
  3. Lors du conclave de Lovanium, vous avez refusé tout compromis avec toutes les forces négatives, exigeant d'abord des explications officielles sur la mort de Lumumba. Trahi par certains membres de votre propre camp, richement payés par les Belges (toujours eux), vous avez été enfermé dans la sinistre prison de BULA-MBEMBA jusqu'au coup d'Etat de 1965. Encore une fois, vous avez refusé tout compromis avec Mobutu, jugé comme marionnette des étrangers. D'où votre long exil de plus de 26 ans, d'abord à Bamako et à Conakry, puis à Prague et à Berlin, suivi de Brazzaville et Luanda avant le retour au pays à la faveur de la Conférence Nationale Souveraine.
  4. Pendant votre exil, plusieurs pays et organisations secrètes relevant de la maffia-financière ont souvent attenté à votre vie. Je me refuse de vous donner des détails car vous le savez mieux que quiconque les raisons profondes de ces attentats et leurs commanditaires.

Pour illustrer le point ci-dessus, voici ce que déclarait en secret un diplomate européen en poste à Kinshasa en 1992 peu après l'élection du Premier Ministre Etienne TSHISEKEDI par la C.N.S. :

« Nous n'accepterons pas Tshisekedi au pouvoir, malgré sa désignation par ces assises. Il est incontrôlable et prêt à en découdre avec nous. Quant à Gizenga, l'Europe ne peut pas accepter de se trouver devant un autre Lumumba. Notre but sera de les tenir l'un éloigné de l'autre, et les affaiblir.» La suite vous la connaissez.

Cette déclaration, empreinte d'arrogance et de néo-colonialisme, reflète l'esprit dans lequel nos dirigeants actuels sont considérés lors des négociations internationales. Ils n'ont ni fierté personnelle, ni dignité. Ils ne réclament rien, ne revendiquent rien, comme si nous étions sous-tutelle d'un gouvernement ou organisme étranger. Pouvez-vous, Monsieur le Premier Ministre, relever tous ces défis et sortir notre pays de la léthargie qui caractérise ses gouvernants dont plusieurs sont sans envergure.

Ainsi donc, puisque plusieurs compatriotes se sont retrouvés dans votre lutte politique et vous ont soutenu, comment pouvez-vous expliquer la caution que vous avez donnée à KANAMBE Hyppolite ?

En tant qu'homme politique, vous êtes sensé avoir fait vos propres recherches et analyses politiques pour connaître les tenants et aboutissants de l'imposture actuelle. Vous avez bien un bureau d'études et de stratégie. Quel est donc son rôle ?

Les stratèges du PALU n'ignorent pas que l'homme qui a signé l'ordonnance de votre nomination n'a pas le sang congolais. C'est un faussaire par excellence. Tout en lui est faux, notamment : l'identité, la nationalité, la filiation, le certificat d'études, les documents pro-nuptiaux (fournis lors du mariage religieux), etc.

Bien plus, il est soutenu par la main criminelle de l'Occident. Celle-là même qui a armé les assassins des illustres fils du Congo que sont : P.E. LUMUMBA, Pierre MULELE, Maurice MPOLO, Joseph OKITO, FINANT, Jason SENDWE, Joachim MASENA, André LUBAYA, André KISASE-NGANDU, Col. PAKASA, Col. TSHATSHI, Col. TSHIMPOLA, OLENGA et L.D. KABILA.

A moins que vous puissiez disposer d'un agenda « caché » qui viserait à changer le cours des événements dans la direction que souhaite notre peuple, celui-ci ne vous pardonnera jamais ce qu'il considère comme une erreur politique, c'est-à-dire votre mariage avec un pion des Belges qui vous manipulerait pour l'intérêt de ces derniers. Si tel n'est pas le cas, alors il faut prouver le contraire au peuple par des gestes forts.

Vous voilà, Monsieur le Premier Ministre, dans un dilemme cornélien :

Soit que :

1°) Vous surprendrez notre peuple en lui faisant recouvrer ses droits souverains (nationalité, sol, sous-sol, espace aérien, indépendance) qui ne sont ni aliénables, ni hypothécables ;

2°) Vous laisserez l'imposture s'installer au timon des affaires et voir les Congolais devenir des citoyens malléables et corvéables à merci pour des lustres, et cela au profit de ceux que Lumumba, Mulele et autre Kabila L.D. ont combattu et ont payé de leur vie.

Mais si quelque part vous avez encore de l'amour pour la Nation Congolaise, voici quelques dossiers importants auxquels vous devez vous attaquer sans plus tarder :

•  Unifier toute l'armée autour des officiers supérieurs crédibles, ayant fait des études dans des grandes écoles de guerre ou des grandes académies militaires (BEM/TEM).

Il ne doit plus y avoir de place pour des « boys scouts » dans le commandement militaire. Tous les grands officiers de l'état-major général, soit 12 officiers titulaires et adjoints, doivent être de régions différentes. Cette logique doit être étendue aux Entreprises Publiques et à la Diplomatie.

•  Créer une ligne de sécurité militaire sur toute la frontière Est – volontairement dégarnie par la Présidence de la République. Plus de 20.000 hommes de troupes doivent être déployés avec matériels adéquats entre SAKANIA au Katanga, jusqu'à Isiro (province orientale ) en passant par les localités ci-après : Kalemie, Pweto, Mitwaba, Uvira, Bukavu, Idjui, Sake, Goma, Beni, Butembo, Lubero, Mahagi, Bunia, Wamba, Niangara et Bambesa.

•  Revoir tous les contrats miniers (une trentaine) signés par des politiciens véreux corrompus et peu scrupuleux qui ont aliéné notre patrimoine. Associer à cette révision la Société Civile et les syndicats ; et non le parlement qui a en son sein plusieurs agents de l'étranger. Remettre à jour la loi BAKAJIKA, la réhabiliter et même la renforcer.

•  Corriger les articles de la constitution qui fâchent les congolais. Il y en a une bonne vingtaine qui y ont été inclus par les experts belges et américains à Liège lors de l'élaboration de ce document dont l'objectif était de l'imposer aux congolais à coup d'argent sale.

•  Créer un nouveau plan de défense du pays. Le premier plan a été dévoilé par les hommes au pouvoir aux armées étrangères qui les soutenaient. Des cadres intelligents (civils et militaires) existent au pays pour élaborer un autre plan. Mais ceux-ci sont tenus hors du pouvoir et des services d'intelligence pour des raisons faciles à deviner.

•  Les cadres de la Présidence de la République (Institution nationale) doivent être originaires de toute la République et non une chasse gardée de seules régions du Kivu et du Katanga comme c'est toujours le cas même aujourd'hui. La primature devra obéir à la même logique.

•  Enfin, il est plus que temps de relancer le procès des assassins de L.D. KABILA et de leurs commanditaires. L.D. KABILA était tout de même Président de la République. Les dirigeants du pays ne peuvent pas avoir une attitude timide comme s'il s'agissait d'un « non événement ». et tout le monde au Congo sait qu'il ne s'est pas suicidé. Pourquoi attendre plus de cinq ans avant que justice lui soit rendue ? Et pourquoi notre appareil judiciaire est-il toujours assujetti à la politique ? Quid de son indépendance dans un pays démocratique ?

Aujourd'hui plus qu'hier, il devient impérieux d'expliquer au peuple pourquoi Maître Marie-Thérèse NLANDU, et le pasteur KUTINO sont toujours détenus à la Sécurité militaire. Pourquoi le Bandundu et l'Orientale sont envahis par des armées étrangères et pourquoi, pour les tueries du Bas-Congo, on tarde encore à établir des responsabilités et à traduire les coupables devant les tribunaux.

Les Forces Publiques ne sont pas une chasse gardée de KANAMBE, mais plutôt un domaine de collaboration. Le peuple attend que vous puissiez prendre des positions claires et vous démarquer de tout ce qui sent l'illégalité…

Comme vous pouvez vous en apercevoir, le travail qui vous attend est immense. Mais ça sera à vous de relever les défis grâce à la qualité de l'équipe que vous venez de choisir pour vous épauler dans cette tâche. Le combat contre les forces négatives d'obédience étrangère doit être permanent, et mené par de vrais congolais.

Monsieur le Premier Ministre,

Permettez-moi enfin de vous dire en résumé que, ce que les Congolais attendent de vous, c'est la réalisation des préoccupations ci-dessus ; que vous traiterez parallèlement à votre propre programme du gouvernement.

Et si par malheur quelqu'un se mettait en travers de votre route pour vous contrecarrer, dites-le sans mâcher les mots au peuple par message radiodiffusé ou quittez le gouvernement avec tous vos alliés du cartel lumumbiste. Vous obligerez ainsi les parlementaires à aller chercher un autre mandat auprès du souverain primaire. Le peuple saura ce qui lui restera à faire dans ce cas.

Votre réhabilitation vis-à-vis de l'opinion nationale en dépend. Je me fais le devoir de vous informer que pour notre pays, Dieu cherche un homme qui puisse se mettre à la brèche pour que celui-ci ne soit pas totalement détruit (Ezekiel 22 :30).

Toute personne qui prétend diriger ce pays doit d'abord se faire violence, renoncer à l'orgueil et aux égoïsmes personnels, faire preuve d'abnégation avant d'exiger les mêmes valeurs à ses collaborateurs et à la nation entière.

Vous n'ignorez pas sans doute que plusieurs prophéties bibliques ont été données dans les Saintes Ecritures au sujet de ce pays, et celles-ci ne tarderont pas à s'accomplir (lire : Genèse, Sophonie, Esaïe).

J'ai tenu, Monsieur le Premier Ministre, à vous écrire ces quelques lignes en espérant qu'elles vous ouvriront les horizons sur ce que pensent les compatriotes au Congo et nous autres qui vivons à l'étranger en proie aux moqueries des autres nations. Celles-ci ne peuvent comprendre que l'imposture et beaucoup d'autres faits peu reluisants se passent dans notre pays qui ne manque cependant pas de cerveau pour changer le cours des choses. Le refus des ordres venus de l'étranger doit être un « leitmotiv » de tout votre programme.

Je vous prie de les lire dans le calme. Et que votre cabinet d'études se penche sérieusement sur les points y développés. Et ce qu'on peut aisément comprendre entre les lignes, je vous demande d'y donner suite par des actes concrets et cela sans tergiverser.

Bien entendu, le contenu de cette lettre vaut aussi pour toutes les organisations et partis politiques qui voudront assumer la responsabilité d'une alternative démocratique, notamment la Société Civile, l'U.D.P.S., l'U.N., l'Apareco ou le Groupement d'opposition de la diaspora qui ont de sérieux projets de gouvernement par rapport au théâtre tragi-comique qu'offre en illustration le Parlement actuel.

Et dans le cadre de l'amour que tout citoyen doit avoir envers sa patrie, je considère que j'ai fait mon devoir en vous laissant le présent exploit. Dont acte.

Gabriel LABA SAMBI
Secrétaire Général / Mouvement des Citoyens (BENELUX)
SCHEVENINGEN (HOLLANDE).
labagabriel@yahoo.fr




09/11/2007
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