Le Blog de Sacrebopol

L’eau potable en RDC: une denrée rare

En RDC, 51 millions de personnes

manquent d’eau potable

 

Environ 51 millions de personnes en République démocratique du Congo (RDC), soit les trois quarts de la population, n’ont pas accès à de l’eau potable, même si le pays détient plus de la moitié des réserves d’eau d’Afrique, selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) publiée mardi.

Les conflits, la dégradation de l’environnement, l’urbanisation et le manque d’investissements dans les infrastructures ont gravement affecté la disponibilité en eau potable dans ce pays, d’après cette étude dévoilée à l’occasion de la Journée mondiale de l’Eau.

Lors d’un forum organisé à Kinshasa sur la question de l’eau et de l’assainissement, un gestionnaire de programme du PNUE en RDC, Hassan Partow, a souligné que malgré les progrès récents, y compris les réformes du secteur de l’eau, l’ampleur des défis signifie que le pays ne sera pas en mesure d’atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) qui vise à réduire de moitié la proportion de personnes sans accès à l’eau potable d’ici à 2015 à travers le monde.

D’ici à 2015, la RDC devra fournir de l’eau potable à 20,3 millions de personnes supplémentaires pour atteindre ses objectifs nationaux, qui sont nettement en dessous de la cible fixée au niveau international, selon le PNUE.

« Depuis que la paix a été négociée en 2003, le gouvernement a progressivement réussi à inverser la tendance négative dans l’accès à l’eau que connaît la RDC depuis sa période de conflit et de crise », a déclaré M. Partow. « Cela représente une réalisation importante qui devrait être applaudie ».

« Cependant, la dure réalité est que la RDC a un des taux de croissance urbaine les plus rapides dans le monde et cela ne s’accompagne pas de services en eau et en assainissement adéquats », a-t-il ajouté.

Basée sur le travail de terrain et des consultations approfondies avec les parties prenantes à travers le pays, l’étude du PNUE constate que les réseaux d’adduction d’eau sont vieillissants et surchargés. A cela s’ajoute la dégradation de sources en eau, tels que les réserves d’eau de Lukunga et de N’Djili, qui fournissent des millions de personnes en eau potable à Kinshasa.

Selon l’étude, intitulée « Questions de l’eau en République démocratique du Congo - Défis et opportunités », outre d’importantes améliorations d’infrastructure, un investissement de 70 millions de dollars sur une période de cinq ans est nécessaire pour aider à renforcer le secteur de l’eau.

Le PNUE recommande également des stratégies novatrices comme les systèmes de gestion communautaire d’approvisionnement en eau dans les zones périurbaines et des solutions techniques à faible coût, tels que des robinets communaux et la collecte des eaux de pluie.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), quant à lui, a attiré l’attention sur environ 37 millions de résidents ruraux en RDC, qui risquent de contracter une maladie parce qu’ils n’ont pas d’autre choix que de puiser de l’eau non traitée directement dans les rivières ou les lacs qui sont susceptibles d’être contaminés.

« Un enfant vivant dans un village congolais a quatre fois plus de chances de boire de l’eau contaminée que quelqu’un vivant en zone urbaine », a souligné la Représentante de l’UNICEF en RDC, Pierrette Vu Thi.

Plus de 2 millions d’enfants congolais de moins de cinq ans, soit un sur cinq dans ce groupe d’âge, sont régulièrement atteints de diarrhée, selon les chiffres du département congolais de la santé cités par l’UNICEF. « Le fait que nous soyons incapables de fournir à chaque famille de l’eau potable est un scandale », a déclaré Mme Vu Thi.

 

La RDC dans le collimateur des grandes puissances

 

 

Les pays du Bassin du Nil, du Congo et de l’Amazonie sont très sollicités depuis le sommet de Copenhague. La raison est simple. Bientôt, de nombreux pays vont manquer de l’eau. Ou ils n’en auront pas assez pour autant que dans certains cas, la demande dépassera l’offre, à la suite de nouvelles habitudes consécutives à la modernisation, à la mondialisation à la suite d’entrer dans la cour des grands des pays émergents, à l’image de la Chine, du Brésil, de l’Inde… Les grandes puissances sont déjà en route pour la conquête de « nouveaux espaces d’eau ». De gré ou de force. La République démocratique du Congo est dans leur collimateur.

Le monde a célébré hier lundi 22 mars la « Journée Mondiale de l’eau ». En de pareilles circonstances, plusieurs cérémonies ont été organisées pour souligner l’importance de cette ressource nécessaire et indispensable dans la vie des Nations et des Hommes, au regard bien sûr de ses nombreuses fonctions.

Outre que l’Eau est une des voies importantes de Communication, du transport, de l’énergie, elle est essentielle dans la vie pour la santé de l’ homme et sa survie. Ne dit-on pas que l’eau c’est la Vie. La vie des hommes, la vie des Nations, la vie de tout être vivant (animal, arbre).

Mais quittons un peu ce monde protocolaire pour s’appesantir sur ce qui pourrait demain être un conflit mondial. Il s’agit de l’EAU, pour le souligner. Au regard de ses nombreuses fonctions, l’eau est devenue, par ces temps qui courent, le centre de tous les enjeux. De par sa fonction économique, l’Eau est source de nombreux conflits politiques et armés. Le plus important de ces deux derniers siècles, les 20 et 21ème siècles, est celui qui se déroule actuellement au Proche Orient et qui n’en finit toujours pas.

En effet, Palestiniens et Israéliens ne se disputent pas seulement la terre où sont situés et érigés des lieux saints. Mais le contrôle des eaux du fleuve Jourdain. Israël ayant réussi à contrôler une bonne partie des eaux de ce fleuve, a rendu ses terres fertiles pendant que les palestiniens et Arabes se contentent des « terres pauvres ». D’où la cause principale de ces guerres de religions qui comme dans l’ancien et nouveau testament peuvent encore durer cent ans.

CARENCE D’EAU

Le problème qui se pose au Proche Orient risque de se produire dans d’autres zones où, avec les effets des changements climatiques, l’eau deviendra de plus en plus rare. On parle déjà de la zone maghrébine qui va manquer de l’eau. D’ailleurs, à ce sujet, une réunion est prévue le 13 avril prochain à Barcelone, en Espagne, pour envisager des dispositions utiles à prendre. Un problème qui inquiète les pays de la région car l’accès à l’eau douce devient de plus en plus problématique.

La question est en train de prendre des allures dramatiques avec le changement de comportement, des habitudes de la population, surtout celle des pays émergents. Allusion faite à la Chine, au Brésil et à l’Inde. En effet, ces pays sont en train d’enregistrer de changements remarquables au niveau de leurs économies, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités de vivre à leurs populations. L’amélioration des conditions de vie dans les milieux ruraux par la construction de nouvelles infrastructures, l’accès aux nouvelles technologies de communication et de l’information vont changer leur mode de vie. Ces populations vont accéder à l’eau douce, et la demande sur le plan mondial ira toujours croissante.

Il se posera alors un problème qui sera incontestablement source de conflit. En effet, selon certaines statistiques, un américain consomme aujourd’hui 1500 m3 d’eau par an. Si la demande augmente et qu’aucun effort n’est accompli pour trouver et renouveler d’autres sources d’approvisionnement en eau, le citoyen américain devra rationner sa consommation annuelle en eau.

Un magrébin consomme de son côté 500 m3 d’eau par an. Il risque également de se trouver dans les mêmes circonstances si ses sources d’approvisionnement continuent à tarir. Dans le cas d’espèce, il y a risque d’éclatement des conflits sociaux, de soulèvements populaires susceptibles de déstabiliser les institutions gouvernementales.

RDC DANS LE COLLIMATEUR

Depuis le sommet de Copenhague, les yeux se tournent vers des zones qui constituent encore des réservoirs d’eau susceptibles de permettre à l’humanité de survivre. Il s’agit du Bassin du Nil, du Congo et de l’Amazonie. Depuis le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, ensuite à Johannesburg et récemment à Copenhague, des initiatives se multiplient pour que l’eau soit accessible à tout le monde.

Les « grandes puissances » ne mâchent pas des mots. Elles trouvent inacceptables que certaines nations disposent de l’eau en abondance, pendant que d’autres peuples en manquent ; voire ont difficile à accéder à l’eau douce. Après Copenhague, des rencontres sont programmées, invitant les pays du Bassin du Congo, du Nil et de l’Amazonie à réfléchir autour de l’Eau. Bien auparavant, des propositions ont été avancées pour faire relever que là où des insuffisances seront constatées pour gérer l’eau, ces réserves deviendront patrimoine universel.

Quant à la République démocratique du Congo, elle est dans le collimateur des grandes puissances. Et ce, pour plusieurs raisons. La première, c’est que la RDC possède le deuxième fleuve au monde après l’Amazonie. La seconde, c’est qu’elle dispose d’une importante densité d’eau douce. Selon les dernières estimations, la RDC perd chaque jour plus de 40.000 M3 d’eau douce par minute qui se jettent dans l’océan, faute d’une gestion rationnelle de cette ressource ou l’absence d’une politique d’eau. La troisième, c’est que certains pays cherchent à tout prix à avoir des débouchées sur la mer ou l’océan pour sortir de l’état d’enclavement.

Ici, allusion faite au Lac Tchad qui alimente le Nigeria, le Cameroun, le Niger et le Tchad. Il y a de cela quarante ans, ce lac mesurait 25 km2. Asséché, il ne mesure plus que 5 km2. Avec l’appui de la Communauté internationale, il est question que le Fleuve Congo « ravitaille » ce lac, car plus de 20 millions de personnes risque de manquer de l’eau.

L’Afrique du sud ne demeure pas en reste. Elle envisage de « capter » l’eau du fleuve Congo en perdition après Inga. Parce qu’elle n’appartiendrait plus à la RDC.

Une fois de plus, grâce à sa position géostratégique et à ses dons naturels, la RDC sera convoitée.

Aussi, est-il question d’exercer une forte pression sur la République démocratique du Congo pour qu’elle coopère. De gré ou de force, l’amener à « partager » l’eau. Pas besoin de rappeler que tout pourrait se passer comme avec le caoutchouc, le diamant, le coltan. Si les dirigeants congolais ne font pas preuve de haute responsabilité politique, de visionnaire et de bons gestionnaires pour savoir comment négocier et en tirer profit, on imposera une nouvelle guerre à la RDC dans le cadre de ce vaste complot de balkanisation pour « piller l’eau du Congo » en la détournant, à l’image des eaux du Jourdain, vers d’autres pays. La « guerre de l’eau » est donc aux portes de la RDC. (le potentiel)

 



31/03/2011
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