Le Blog de Sacrebopol

Lettre ouverte de l’opposition à "Joseph Kabila"

 
Lettre ouverte de l’opposition à "Joseph Kabila"
 
 
"Joseph Kabila"
 
Monsieur le Président de la République.

Nous avons I’honneur, en tant que patriotes, de Vous transmettre, ces observations en rapport avec la vie politique, économique et sociale du pays à la veille des élections pluralistes prévues pour le mois de novembre 2011.

De prime abord, nous aimerions Vous rappeler qu’aux termes de l’article 69 de la Constitution qui nous régit " le Président de la République est le chef de I’Etat. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution.

Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de I’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux ".

Aussi, conformément à I’article 74 alinéa de la même Constitution, Vous avez prêté devant la Cour suprême de Justice le serment ci-après :

" Moi, Joseph Kabila Kabange, élu président de la République démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la nation :

D’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République ;

De maintenir son indépendance et l’intégrité du territoire ;

De Sauvegarder I’unité nationale ;

De ne me laisser guider que par I’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ;

De consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix ;

De remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple, les hautes fonctions qui me sont confiées ".

Cet engagement solennel, exigence constitutionnelle du respect de la parole donnée, détermine les bornes symboliques et juridiques de la puissance et de la légitimité du dépositaire de la volonté du peuple que Vous êtes.

Ainsi, nos observations, dans la présente lettre ouverte, s’articulent autour de quelques points pour lesquels nous aimerions obtenir, de Votre part, des réponses claires en termes d’engagement sincère susceptible de conduire le pays vers un avenir meilleur :

1. La Constitution est sans cesse violée par Vous-même et par les acteurs de Votre famille politique et, ce, sans faire l’objet d’une quelconque sanction. La non promulgation des lois dans les délais constitutionnels, la tenue des réunions inter-institutionnelles, I’inféodation du pouvoir judiciaire et la révision constitutionnelle de janvier 2011 particulièrement nous paraissent être révélatrices de cette volonté de Vous mettre au-dessus de la Constitution et des lois de la République.

2. En tant que démocrates, la politisation à outrance de certains services et entreprises de I’Etat où ont été nommés des représentants de la majorité présidentielle dans I’optique d’y asseoir le label de cette mouvance politique au détriment de I’opposition politique, contre poids indispensable au bon fonctionnement de la démocratie, nous écoeure.

En outre, I’adhésion au PPRD tend à devenir un impératif dans certains services étatiques et établissements publics auxquels on impose, ainsi qu’à leurs employés, de cotiser pour faire valoir leur qualité de membre et protéger leur emploi. Ce comportement antirépublicain viole à la fois I’article 193 de la Constitution et I’article 36 de la loi électorale qui stipulent respectivement :

- Article 193 : " L’administration publique est apolitique, neutre et impartiale. Nul ne peut la détourner à des fins personnelles ou partisanes. Elle comprend la Fonction publique ainsi que tous les organismes et services assimilés "

- Article 36 : " Est interdite, l’utilisation à des fins de propagande électorale des biens, des finances et du personnel de I’Etat, des entreprises, établissements et organismes publics et des sociétés d’économie mixte ".

Pourtant, l’argent de ces entreprises est souvent mis à contribution pour financer certains projets politiques de la majorité présidentielle, reléguant ainsi aux calendes grecques leurs priorités.

3. Nous nous insurgeons contre les nominations qui se poursuivent allègrement au sein de la petite territoriale au mépris de la loi électorale et de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.

4. L’activisme qu’affichent vos affidés sur l’espace sociopolitique, sur fond d’exhibitionnisme en entretenant une atmosphère de précampagne électorale inquiète. La majorité présidentielle, dont Vous êtes le chef, s’investit précocement dans cette action à travers I’organisation des manifestations et rassemblements aux senteurs électoralistes relayés par les médias officiels dont l’accès est toujours difficile pour I’opposition. C’est une situation qui dessert les autres formations politiques dans un contexte d’absence de fait du Conseil Supérieur de I’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), censé garantir la libre expression de tous dans les médias et l’égal accès de tous les congolais à une information contradictoire et libérée de toute injonction.

Aux fins de sécuriser le processus électoral, I’opposition exige donc I’installation, sans délai, du Conseil Supérieur de I’Audiovisuel et de la Communication ainsi que la mise en place de la Cour Constitutionnelle et des ’ autres juridictions devant intervenir dans ledit processus.

5. Dans les grandes artères et sur les édifices publics tant à Kinshasa qu’à travers toute la République, de grands panneaux publicitaires, avec Votre effigie, sont érigés. Cela s’apparente à une campagne électorale permanente qui ne dit pas son nom. Et, dans un Etat démocratique, de telles pratiques, qui jettent une suspicion légitime sur la transparence et la crédibilité des élections, sont prohibés et par conséquent nous Vous prions de faire enlever tous ces panneaux géants.

6. En ce qui concerne le déroulement du processus électoral, non seulement la fixation des élections présidentielles et législatives au 28 novembre 2011 viole les prescrits de la Constitution en son article 73 mais, de surcroît, les assurances du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sont démenties par la réalité des faits sur terrain qui démontrent à suffisance qu’on est encore très loin du compte en termes de préalables liés à I’organisation de ce scrutin.

En effet, pour ne citer que quelques préalables, nous notons notamment I’absence de recensement et d’identification des nationaux, de I’audit du fichier électoral et le non accès à la gestion du serveur central par I’un des partenaires au processus qu’est I’opposition politique.

Par ailleurs, l’insécurité entretenue dans les territoires de l’Est où sévissent des groupes armés, les irrégularités flagrantes notamment I’enrôlement des mineurs, des hommes en uniforme, des étrangers, Ie déplacement massif des populations d’une circonscription vers celle où I’on est candidat portent à croire qu’il y a une volonté délibérée d’organiser des élections non transparentes.

Comment par exemple expliquer que la province du Katanga avec une superficie de 496.877 Km² et une population estimée à 9.255.514 (soit une densité de 18.6 habitants par Km²) en en 2010 puisse enrôler 1.400.000 électeurs de plus que Kinshasa qui a une population estimée à 9.71 0.804 (soit une densité de 974.5 habitants par Km²) et qui vit sur 9.965 Km² seulement ?

7. En matière de respect de droits de l’homme, notre pays continue à s’illustrer par des violations massives, et qui sont régulièrement dénoncées par Ies organisations nationales et internationales.

Pour ne citer que quelques cas notoires : le dénouement de l’affaire Florbert Cgebeya nous laisse perplexe étant entendu que la Cour n’est pas arrivée à faire toute la lumière sur I’assassinat de cet activiste des droits de l’homme assassiné le même jour que son chauffeur Fidèle Bazana dans des circonstances non encore élucidées totalement, Le colonel Daniel Mukalay et ses complices n’auront été que des simples exécutants.

Le blanchiment de l’inspecteur général de la police nationale, pourtant considéré comme le principal suspect dans cette affaire, jette le doute sur l’arrêt prononcé par l’instance judiciaire. Nous exigeons que le concerné soit effectivement jugé car beaucoup d’éléments, du reste détenus par les Ong des droits de l’homme, établissent clairement la responsabilité personnelle de cet officier général de la Police nationale congolaise.

Nous exigeons aussi que toute la lumière soit faite sur l’assassinat du député provincial Daniel Boteti, d’Armand Tungulu, de Madame Consolate Kanyere, Bukueba Kazire, Serge Lukusa et de tous les journalistes et autres activistes de droits de I’homme assassinés. Nous exigeons en outre la libération des compatriotes notamment Kutino, Mokia, Molabo. Me Firmin Yangambi, Jonathan Tshibasu, Elie Kapend, Etienne Ilunga, Roger Mayamba et consorts, tous, combattants de I’opposition. Prisonniers d’opinion qui croupissent injustement en prison.

L’opposition politique déplore en outre la non implication de Votre gouvernement dans le suivi du dossier judiciaire du Sénateur Jean-Pierre Bemba détenu par la Cour Pénale Internationale à La Haye.

Enfin, nous dénonçons la traque, par les agents de l’ANR, des Congolais de l’étranger particulièrement ceux provenant du Royaume-Uni, arrêtés arbitrairement à leur arrivée ou départ à Kinshasa ainsi que des journalistes et artistes musiciens, proches de l’opposition : les cas de Gérard Mavula Mapela, de Georges Ekofo Botamba et de Baby Balukuna et de I’ artiste musicien Marie-Paul.

Il en est de même de l’interdiction de sortie du territoire national imposée aux opposants, cas du professeur Gaston Dyndo

Le non agrément du parti politique Bundu dia Mayala, pourtant en règle avec les lois de la République, suscite beaucoup d’interrogations au sein de I’opinion. Et, ceci démontre à suffisance que la liberté d’expression en RD Congo est devenue une faveur résultant du " fait de prince ".

Partant, I’opposition exige que cette formation bénéficie de son droit de fonctionnement.

8. Nous Vous rappelons que lors de Votre discours à la nation du 07 décembre 2009, Vous avez proclamé 2010 " I’année du social " L’opposition politique note avec stupéfaction qu’aucune avancée significative n’a été enregistrée dans les domaines de la santé, de l’éducation, le I’emploi et dans l’amélioration de la desserte en eau et électricité.

9. En ce qui concerne la formation d’une armée et d’une police nationale et républicaines, nous constatons que Votre pouvoir n’a pas été capable de mettre en place une armée, une police et des services de sécurité professionnels et républicains à même de restaurer la paix, de sauvegarder et de préserver I’ intégrité du territoire national.

Quels sont, par exemple, ces critères de sélection pour les nominations des commandants dans I’armée et la police qui font que, dans le Nord et le Sud Kivu ainsi que dans la Province Orientale, il n’y ait que des commandants d’une même obédience ?

Par ailleurs, le silence coupable du gouvernement après la publication par les Nations Unies du " Rapport Mapping ", faisant état de crimes de génocides, crimes de guerre et de crimes contre I’humanité (notamment les viols massifs des femmes, des hommes et des enfants érigés en arme de guerre) commis sur le sol congolais nous laisse perplexe en ce que les auteurs nommément cités

(Bosco Tanganda) dans ledit rapport n’ont fait I’objet d’aucune poursuite judiciaire

10. En dépit des proclamations’ sur la " politique de tolérance zéro ", qui n’est un slogan creux, nous constatons malheureusement que le pillage des ressources naturelles et autres richesses nationales amplement dénoncé par le " Rapport du Panel des Experts des Nations Unies sur {’Exploitation illégale etle Pillage des Ressources Naturelles de la RD Congo ", la corruption érigée en système de gouvernement, l’opacité dans la procédure de passation des marchés publics, le système de prédation qui gangrène l’économie nationale, le blanchiment d’argent à origine douteuse, l’existence d’un gouvernement parallèle, le mauvais climat des affaires, la paupérisation de Ia population, le vol, I’incurie ainsi que le clientélisme et le népotisme, conduisent à la régression notoire de la République démocratique du Congo et minent son développement.

Tout ce qui précède démontre à suffisance que l’intérêt privé a pris le pas sur l’intérêt général et que le pays n’est pas géré pour le bien commun.

En définitive, pour avoir échoué sur tous les plans, politique, économique et social, et à cette heure tragique où la Nation est en danger, Votre pouvoir ne mérite plus la confiance du peuple. Ainsi, toutes les forces de l’opposition politique Vous invitent à en tirer toutes les conséquences qui s’imposent tout en Vous demandant de cesser de prendre en otage le processus électoral en cours.

Faute de quoi, Vous en porterez toute la responsabilité devant le peuple et I’histoire.

Recevez, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sincères salutations patriotiques.
 
 
 
 
 

RDC : Réponse de la Majorité Présidentielle à l’Opposition congolaise

 

RDC : Réponse de la Majorité Présidentielle à l’Opposition congolaise

Il est reproché à Joseph Kabila de ne pas en avoir fait assez dans les domaines politique, économique et social. Des accusations gratuites, selon la Majorité Présidentielle.

Opposition, la lettre de la peur

Le 2 août dernier l’opposition congolaise déposait à la présidence de la République une lettre ouverte adressée à Joseph Kabila. Se présentant comme des « patriotes », les signataires de la lettre transmettaient au président de la RDC leurs « observations en rapport avec la vie politique, économique et sociale du pays à la veille des élections pluralistes prévues pour le mois de novembre 2011 ». A quelques mois des élections, cette lettre ouverte révèle la nouvelle stratégie de communication de l’opposition politique en RDC.
En lançant des allégations infondées, elle espère convaincre la communauté internationale, véritable destinataire de la lettre adressée à Joseph Kabila, de la nature dictatoriale d’un régime dont le monde entier salue la stabilité institutionnelle et l’assise démocratique.
 Après avoir hérité d’un pays détruit par la gestion calamiteuse du Maréchal Mobutu et dévasté par une douloureuse mais inévitable guerre d’éviction de la dictature de la Deuxième République, il est reproché à Joseph Kabila de ne pas en avoir fait assez dans les domaines politique, économique et social. Des accusations gratuites.
L’opposition accuse le président Kabila de violer « sans cesse » la Constitution sans étayer cette affirmation avec un seul exemple. Elle l’accuse de promulguer les lois hors délais constitutionnel sans mentionner un seul cas à l’appui ni avoir l’honnêteté de reconnaitre que l’absentéisme annuel de nos parlementaires, décrié par le président de l’Assemblé nationale Evariste Boshab lors de l’ouverture de la session ordinaire d’octobre 2010, a gravement préjudicié le traitement des matières en examen, forçant régulièrement à l’ouverture de session parlementaires extraordinaires.
On se souviendra que le mois de juin 2011 avait été agité par l’affaire des députés absentéistes, avec comme fait marquant la colère des députés de l’opposition emmenés par l’opposant MLC l’Honorable. Jean-Lucien Busa, réclamant des poursuites contre les agents du Parlement et fustigeant le Bureau de l’Assemblée qui « a voulu rendre publique une telle liste ». L’opposition feint en outre d’ignorer que la promulgation des lois organiques par le chef de l’Etat est conditionnée par l’avis de la Cour suprême de Justice et que les retards accumulés par les parlementaires se répercutent d’autant sur le travail des autres institutions.
 L’opposition reconnaissant les prérogatives présidentielles prévues à l’alinéa 2 de l’article 69 de la Constitution suivant lesquelles Joseph Kabila : « assure par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat », lui reproche la tenue des réunions interinstitutionnelles grâces auxquelles il réalise son arbitrage institutionnel en dialoguant de manière informelle avec les animateurs des institutions.
Ce style particulier qui jette les bases d’une coopération institutionnel permanente dans le cadre de la séparation des pouvoirs dérange l’opposition qui ne précise pas, dans sa lettre ouverte, comment elle entend voir le président de la République exercer ses prérogatives d’arbitrage. Des allégations sans fondements.
Autre allégation infondée, « l’inféodation du pouvoir judiciaire », sans avancer la moindre preuve à charge, et sans rappeler les efforts entrepris par Joseph Kabila durant son mandat pour réorganiser une magistrature corrompue, au sein de laquelle procureurs et substituts se rémunéraient sur les justiciables considérés comme des clients! 
Dans sa vision de la reconstruction de l’Etat de droit démembré par les conceptions dictatoriales de la Deuxième République, le président Kabila a ordonné le recrutement et la formation de 2000 nouveaux magistrats dont la moitié est déjà affectée et placée dans de bonnes conditions de carrière.
L’opposition se garde bien de féliciter Joseph Kabila pour les résultats probants de l’opération Tolérance Zéro qui a vu la révocation de ministres et de mandataires, ainsi que l’arrestation d’entrepreneurs véreux qui s’enrichissaient avec l’argent du contribuable en fournissant des prestations non conformes aux marchés conclus avec l’Etat.
L’opposition s’élève en outre contre la révision constitutionnelle de janvier 2011suivant laquelle les représentants élus du peuple ont choisi, le plus démocratiquement du monde et dans le respect des formes légales, de ramener à un tour le scrutin pour l’élection du président de la République. Elle s’emporte contre « la politisation à outrance de certains services et entreprises de l’Etat où sont nommés des représentants de la majorité présidentielle ».
 Là encore, on n’a pas vu sous d’autres cieux qu’une majorité au pouvoir désignait des personnalités hostiles à son projet de société dans les entreprises publiques. On peut, concédons-le, regretter que la camaraderie partisane ne soit trop manifeste dans les entreprises publiques. Mais là encore, les Zaïrois d’hier ont gardé quelques mauvaises habitudes héritées du parti-Etat MPR et le temps aidant l’esprit républicain, l’ostentation partisane disparaitra des administrations.
 Une mauvaise foi évidente Bizarrement, l’opposition s’élève contre « L’activisme » des « affidés » de Joseph Kabila « sur fond d’exhibitionnisme en entretenant une atmosphère de précampagne électorale », pendant que les Congolais et la communauté internationale observent Etienne Tshisekedi, opposant habituel et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2011 se produire en public dans des stades et sillonner la province du Katanga en poursuivant le régime de ses imprécations ; Léon Kengo, opposant et président du Sénat, haranguant des foules au Stade des Martyrs ; Vital Kamerhe vouant aux gémonies ses anciens camarades de gestion ! Qui donc est en campagne ?
Quant au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication qui doit « garantir la liberté de tous dans les médias », son installation est imminente, après que l’adoption de la loi organique le concernant ait pris le retard que l’on sait en raison de l’absentéisme des parlementaires. La Cour constitutionnelle sera évidemment installée en temps utile, puisque, nécessairement, le président élu prêtera serment devant ses membres.
Autre grief retenu à charge de Joseph Kabila « de grands panneaux publicitaires » avec son « effigie », lesquels seraient répandus « à travers toute la République ». Là encore l’exagération du propos est évidente. Dans la ville de Kinshasa, on observe tout au plus quelques panneaux avec l’effigie du chef de l’Etat, produits par des entreprises privées dans le cadre de leur approche publicitaire de la communication du programme des Cinq Chantiers. Il est de notoriété publique que Joseph Kabila abhorre le culte de la personnalité à tel point que le reproche qui lui est généralement fait est, précisément, de ne pas communiquer « à la manière du Maréchal Mobutu ».
Un dénigrement du processus électoral L’opposition, arguant que la fixation de l’élection présidentielle et législative « au 28 novembre 2001 viole les prescrits de la Constitution », veut également faire porter au président Kabila la responsabilité du calendrier électoral publié par une CENI indépendante, neutre et impartiale.
Ce calendrier fixé après concertation avec les partenaires électoraux et les contributeurs étrangers a été publié par le bureau de la CENI composé de personnalités désignées par la majorité et l’opposition parlementaire. En tout état de cause, il devrait être logiquement défendu par une opposition responsable qui ne craindrait pas d’aller aux élections. D’évidence, l’institution présidentielle ne peut être mêlée ni de près ni de loin à la fixation des échéances électorales. Les partis politiques disposent de la faculté de soumettre l’examen de la constitutionnalité du calendrier électoral à la Cour suprême de Justice. Aucun ne l’a fait à ce jour. 
 L’opposition qui accuse la CENI d’avoir « une volonté délibérée d’organiser des élections non transparentes » voudrait également avoir accès « à la gestion du serveur central ». L’inconséquence de l’opposition apparait ici dans toute sa lumière si l’on sait qu’elle est impliquée dans l’organisation des élections car représentée à la CENI, dont le vice-président, l’ancien sénateur Jacques Djoli, a été désigné par le MLC, principale force de l’opposition parlementaire. On peine à croire que ce dernier, professeur de droit, pourrait se prêter au jeu d’une mascarade électorale. Une mauvaise analyse L’opposition s’inquiète de ce que « la province du Katanga avec une superficie de 496.877 Km² et une population estimée à 9.255.514 (…) puisse enrôler 1.400.000 électeurs de plus que Kinshasa qui a une population estimée à 9.710.804 (…).
 L’explication est pourtant relativement simple à appréhender puisque le Katanga a connu une forte immigration intérieure avec le boom de l’exploitation minière et a vu de nombreux travailleurs originaires des deux Kasaï s’y installer. Par contre, Kinshasa a connu une augmentation apparente de sa population avec une forte immigration facilitée par le fleuve Congo en provenance de l’Equateur à partir de la chute du Maréchal Mobutu et des troubles qui s’en sont suivis. Avec le calme revenu ces migrants intérieurs ont commencé à regagner progressivement la province de l’Equateur à partir des années 2005-2006.
Cela s’explique par une augmentation des enrôlés de cette province en 2011 (plus 3 sièges à la députation nationale). Si l’on sait que cette province a massivement voté contre Joseph Kabila en 2006, on imagine mal que l’on ait favorisé un accroissement de l’enrôlement de l’Equateur au bénéfice du pouvoir en place dans une province qui lui est hostile jusqu’à preuve du contraire. L’accroissement des sièges attribués à la province de l’Equateur est la preuve que l’enrôlement y reflète parfaitement la structure démographique.
Autre argument à ne pas négliger, la population apparente de Kinshasa est également accrue par les mouvements périodiques, saisonniers ou journaliers, entre la capitale et les provinces contigües du Bandundu et du Bas-Kongo qui en assurent l’approvisionnement. Plutôt que de se faire enrôler dans la capitale, les originaires de ces deux provinces ont naturellement choisi d’y retourner pour s’y faire enrôler. 
Un rejet de la justice républicaine En matière de droits de l’homme, l’opposition observe que « notre pays continue à s’illustrer par des violations massives et qui sont régulièrement dénoncées par les organisations nationales et internationales», et se dit « perplexe » sur le dénouement judiciaire du dossier Chebeya, qualifiant les condamnés par la justice au terme d’un procès public de « simples exécutants ».
Etalant au grand jour sa conception de la séparation républicaine des pouvoirs, l’opposition exige du président de la République « que toute la lumière soit faite sur l’assassinat » d’un certain nombre de personnes nommément citées dont les dossiers ont été examinés par des cours ou des tribunaux indépendants du pouvoir présidentiel et va jusqu’à demander au gouvernement de s’impliquer dans le dossier du sénateur Jean-Pierre Bemba, détenu par la CPI à La Haye. 
C’est méconnaitre le fonctionnement de la justice internationale puisque l’opposition confond manifestement la CPI avec la Cour de Justice Internationale qui juge les Etats, et devant laquelle le gouvernement peut éventuellement défendre ses droits. Poursuivant dans la pratique de l’amalgame, l’opposition mentionne le « Rapport Mapping » faisant état de crimes de génocides, de crimes de guerre, et de crimes contre l’humanité commis en RDC, alors que ce rapport à la rédaction duquel la RDC a collaboré ne l’accuse de rien. Contre un bilan évident Enfin, l’opposition pense que « pour avoir échoué sur tous les plans, politique, économique et social » Joseph Kabila ne « mérite plus la confiance du peuple ». 
L’opposition, dans sa campagne de dénigrement de la personne de Joseph Kabila omet de rappeler l’héritage de la Deuxième République et du mal zaïrois. Elle omet de rappeler que le Maréchal Mobutu a été chassé du pouvoir en 1997 en laissant une RDC exsangue avec un PIB de 68 USD par habitant contre 367 USD au 30 juin 1960. Dans sa mauvaise foi, l’opposition omet de mentionner le Rapport IDH 2010 du PNUD sur les indicateurs du développement humain qui affirme que le sous-développement de la RDC s’explique par 32 années de mégestion du régime du Maréchal Mobutu et que sous la décennie présidée par Joseph Kabila la courbe de croissance des indicateurs de développement humain est comparable à celle des pays émergents.
L’opposition refuse de voir l’effervescence économique qui agite toute les artères des grandes villes congolaises et qui se traduit par une croissance économique à 7% et qui situe la RDC parmi les dix économies les plus dynamiques d’Afrique avec un PIB par habitant officieux autour de 1000 USD. L’opposition congolaise refuse de voir les hôpitaux, les écoles, et les infrastructures en reconstruction dans toute la RDC.
 L’opposition congolaise refuse de reconnaitre que Joseph Kabila a réussi le désendettement de la RDC dans un contexte internationale difficile. L’opposition congolaise refuse d’admettre que l’installation effective de la démocratie est à porter au crédit de Joseph Kabila dont le régime encourage le pluralisme des médias, les débats publics et la liberté d’expression.
L’opposition à peur d’affronter Joseph Kabila, candidat probable de la majorité au pouvoir, qui pourra, le moment venu, énumérer les actifs de son bilan politique, économique et social qui se résume en quelques mots : la RDC est la démocratie la plus avancée d’Afrique.
Léon Olivier Engulu, Commission de communication de la majorité

[La Pros.]
 



08/08/2011
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