Le Blog de Sacrebopol

RAYMOND OMBA PENE

Raymond Omba Pene Djunga

Le lundi 30 mai 2005

PRÈS Patrice Emery Lumumba, le Sankuru découvre un nouveau leader : Raymond Omba Pene Djunga. Le Colonel Omba, aujourd'hui sénateur, pas loquace du tout, bien qu'éloquent, nous brosse, en deux mots, son singulier cursus auprès de Mobutu.

Il nous parle donc de ses études, de son enrôlement dans l'armée, des différentes fonctions y occupées, et surtout de sa... désintégration dans un système sanguinaire, jusqu'à sa condamnation à la peine capitale !

Du Sankuru natal à l'école royale militaire Belge

Né à Katako-kombe le 8 avril 1938 (même village que Patrice Emery Lumumba), Omba Pene Djunga, après des études primaires à Katako-kombe et secondaires au collège St Joseph à Bulongo, dans le territoire de Mweka, s'inscrira en 1955 à l'Institut d'Education Physique de Kinshasa où il terminera brillamment en 1960, au moment de la force Publique Coloniale recrutait des candidats officiels pour être formés en Belgique, à l'école royale militaire.

En 1965, rentré au pays et affecté au cabinet de l'auditeur général de l'Armée, le Colonel Belge Van Halleweyn, ce dernier le proposera comme premier secrétaire du cabinet du nouveau Président Mobutu, le 26 novembre 1965, deux jours après le coup d'Etat.

En 1969, le nouvel administrateur général de la Sûreté, le Colonel Efomi, obtiendra son détachement à ses services pour leur réorganisation.

Des procès d'intentions, en complots et au pacte de sang

Mon travail à la Centrale de l'Intelligence (notre CIA)ne me voudra pas que des félicitations de mes supérieurs, mais bien plus des inimitiés, des accusations mensongères, jusqu'à cette bourde, qu'à ce poste, je préparais sournoisement la vengeance de la mort de mon frère Atetela, Patrice Emery Lumumba !

Le Président Mobutu me convoquera alors pour m'entendre dire : "je suis content de ton travail mais comme tu fais l'objet de trop d'accusation, je voudrais te protéger en te rappelant près de moi, où tu poursuivras les mêmes activités sous la couverture de secrétaire particulier !"

Bien mieux, en plus de ces attributions, je devais organiser des recrutements à travers des garnisons, pour une formation spéciale des gardes-du-corps de Mobutu, dont je devenais le Chef ! Mais curieusement, au terme de leur formation, je n'étais pas associé ni à la conception, ni à l'organisation de leur prestation de serment. C'est ainsi que j'ai été confus au moment de l'engagement à verser son sang pour la protection du Chef de l'Etat et la prise et l'échange de sang qui s'en suivait !

La condamnation à la peine capitale

Avant d'en arriver là, un petit retour en arrière. En janvier 1975, la revue "Horoscope" indiquait qu'une voyante réputée avait prévu au cours du mois de juin, une passe sanglante pour le Chef de l'Etat. Ce numéro prévenait l'Afrique noire du danger que présentait pour notre pays, l'arrive du nouvel ambassadeur américain, tombeur du président Allende du Chili.

Comment conjurer ce dangereux événement ? les amateurs de livres ésotériques savent combien la magie noire est vampirique et exigeante en vies humaines. Il faut constamment d'agneaux (hommes évidemment) à ses adeptes pour la pérennité de leurs vies et de leurs entreprises.

D'où le montage du « coup monté, manqué » qui s'est soldé, à l'aube du 1er septembre 1975, par sept condamnations à mort, moi y compris ! Tout cela, parce que le Général Fallu, cerveau présumé du coup, s'était entretenu fortuitement avec moi, lui qui entretenait des relations avec l'encombrant ambassadeur américain !

L'ambassadeur américain sera expulsé à la suite de la découverte de ce soi-disant complot, mais notre exécution n'interviendra pas, tant qu'on n'aura pas prouvé explicitement l'implication américaine dans le coup... Jusqu'à l'ordonnance de grâce prise à l'occasion du 49 anniversaire du Chef de l'Etat, après quatre ans et demi passés dans la fameuse prison de l'OUA, dans une cellule de 1m de largeur et 2m de longueur et 2m50 de hauteur, sans lit ni table et chaise !

Voilà donc notre Colonel, rendu à la vie civile, le persécuté de Mobutu, dont le sankuru vient de faire son leader le plus écouté.

Fondateur du parti MNLC (Mouvement National Lumumbiste Chrétien), il s'est investi, en dehors de la politique, à encourager la création de l'Ong « FODESA » (Fonds pour le Développement du Sankuru) qui s'est assigné les principaux objectifs suivants : désenclaver la partie Est du Sankuru, en assurant la navigabilité sur la rivière Lomami, de Katopo à Kisangani ; entretenir les routes de desserte agricole pour l'évacuation des produits agricoles ; encourager les investissements étrangers.

Raymond Omba, sénateur et opérateur politique, résume les idées-forces de son programme socio-politique par une phrase : « les causes de notre déchéance sont avant tout morales. Nous devons, par conséquent, aiguiser nos valeurs morales dans nos écoles, dans nos usines et dans nos champs ! »

La Conscience



01/12/2007
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