28 MILITAIRES FARDC ACCUSÉS DE PILLAGE
Accusés de pillage à Kanyabayonga
Vingt-huit FARDC traduits en justice
Par Louis-Paul Eyenga Sana
Vingt-huit prévenus militaires ont été
traduits en justice devant la Cour
militaire dont huit ont comparu,
le mercredi 12 novembre 2008 à Goma (Nord-Kivu).
Vingt-huit militaires de l'Armée régulière
accusés d'avoir pillé les biens et commis
d'autres abus à Kanyabayonga sont interpellés
par la Cour militaire de Goma. Accusés de pillage,
de viol et d'abandon de poste, ces soldats
risquent d'écoper une peine allant de 5 ans de prison
à la peine capitale. Il s'agit des soldats des FARDC,
auteurs des actes de pillage perpétrés dans le secteur
de Kanyabayonga, au Nord-Kivu dans la nuit du lundi
10 novembre à mardi 11 novembre 2008.
Tout avait commencé quand quelques militaires, en repli
des zones des affrontements contre le CNDP dans la chefferie
de Bwito, à Rutshuru, ont pillé tous les villages en lançant
quelques tirs d'intimidation.
Dans la foulée, des accrochages ont opposé les militaires
pilleurs et les Maï-Maï qui sont intervenus pour tenter
d'arrêter cette «agression » contre les civils.
CONFIRMATION DES FAITS
Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, a
confirmé les faits tout en condamnant ces actes. Il a,
néanmoins, appelé la population au calme et à ne pas céder
aux manipulations de certains groupes qui profitent du
comportement des éléments indisciplinés pour commettre des
actes de vandalisme, a-t-il déclaré.
«Au moins, au niveau du gouvernement, nous réprimons tous
ceux que nous attrapons dans des actions comme celles-là»,
a poursuivi Julien Paluku, avant «d'inviter la population
de sa province à ne pas céder aux manipulations de certains
groupes qui profitent de ce climat pour chercher à couvrir
les affres qu'ils commettent ça et là, notamment, les massacres,
les tueries et les viols sur les populations civiles».
En tout état de cause, le gouverneur du Nord-Kivu considère que
le pillage de Kanyabayonga «ne sont pas le fait des FARDC en
tant qu'armée», mais de quelques éléments isolés. Certains de ces
éléments ont d'ailleurs été arrêtés, a-t-il fait savoir.
Le calme est revenu mardi après-midi dans les cités du Sud du
territoire de Lubero, à plus de 150 km au Nord de Goma, après les
scènes de pillage dans ce secteur. Certaines sources affirment
qu'une grande partie de la population de Kanyabayonga, Bulotwa,
Kayna, Kirumba et Bwatsinge est en fuite dans la brousse ainsi
que tous les déplacés qu'ils hébergeaient.
Interrogé par la presse, le commandant des forces de la Monuc,
Babacar Gaye, à son retour de Kanyabayonga, a déclaré que la
tension était encore perceptible dans cette cité. Il a affirmé
que les renforts de la Monuc sont acheminés depuis mardi dernier
sur le terrain pour secourir et protéger les populations.
Vous remarquerez avec quelle précipitation et célérité le
gouvernement congolais présidé par Joseph Kabila a passé aux
arrestations des présumés pillards alors qu'il ne parvient pas
à faire arrêter des ministres et généraux qui détournent les
biens et salaires de nos valeureux soldats. Les généraux qui
donnent l'ordre de s'arrêter alors que nous avons l'avantage
sont toujours là. Bien entendu, il faut diminuer la force de
l'armée en l'affaiblissant par l'élimination de ses meilleurs
membres. Comment se fait-il qu'en moins d'une semaine, on est
pu arrêter des soldats et les mettre en jugement? Quand a-t-on
fait des enquêtes?