AFFAIRE KAMERHE
Réactions des députés:
Justin Bitakuira (AMP): « Nous venons de prouver que la démocratie congolaise est une propriété privée du peuple congolais et non d’un groupe d’individus. Je crois que c’est un moment indiqué pour [u]sortir le chef de l’Etat, Joseph Kabila, de la gueule du loup dans laquelle il est avec un groupe d’affairistes politiques qui pensent qu’effectivement ce pays leur appartiennent pour s’enrichir [/u]et non pour les développer ».
Roger Lumbala (ODR, opposition): « Les députés membres de l’AMP ont le droit de s’abstenir, de boycotter. C’est leur droit constitutionnel. Mais, l’ouverture de la session ordinaire de mars à l’Assemblée nationale ne nécessitait pas un quelconque quorum pour que la cérémonie n’ait pas lieu. Kamerhe a fait preuve de courage et de détermination. Voilà un homme qui s’impose pour la démocratie dans notre pays ».
François Mwamba (MLC, opposition): « Il faut prendre acte qu’on fait de la politique au sein des partis politiques et qu’ici nous représentons la nation,. Il faut en être digne. Puisqu’on lui demande de démissionner, je crois qu’il a accepté d’inscrire cela à l’ordre du jour de la Conférence des présidents. Donc, le moment venu, nous dirons ce que nous en penserons. Malheureusement, nous avons eu à constater que la majorité a déserté le pouvoir au moment même où la population congolaise a besoin qu’on lui apporte des réponses aux questions de misère et de paupérisation sur l’ensemble de la République. Je vous assure qu’à partir du moment où cette question de responsabilité a été posée, les uns et les autres sauront prendre le bon chemin. Celui du bon sens qui consiste à faire en sorte que, quelles que soient les décisions politiques qui seront prises par ailleurs, les règles et les principes soient respectés ».
Delly Sessanga (MLC, opposition) : « Le moins que l’on puisse dire est que nous sommes en pleine crise. La crise qui s’est déclenchée au sein de l’AMP a fini par atteindre les institutions parce que vous avez vu que les collègues de la majorité n’étaient pas là, le président de l’Assemblée nationale, contrairement à la demande formulée par sa famille politique, refuse de démissionner et le seul choix qui nous reste c’est d’appliquer le Règlement Intérieur suite à des initiatives qui seraient engagées par les uns ou les autres en sachant que les choses ne sont pas bonnes, le président de la République peut aller jusqu’à la dissolution. Donc, nous sommes en pleine crise».
« Le fait de détenir la majorité à l’Assemble nationale ne dispense pas le gouvernement du contrôle parlementaire, de même qu’il ne condamne pas les députés de la majorité au déni ou mieux au silence », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, dans son discours d’ouverture, lundi 16 mars 2009 au Palais du peuple, de la première session ordinaire de l’année en l’absence des autres membres du Bureau.
« Compte tenu de ce qui précède, il s’impose à moi de vous rappeler que le mandat du député national n’est pas impératif, conformément à l’article 101 alinéa 5 de la Constitution qui dispose que tout mandat impératif est nul », a-t-il affirmé, en rapport avec les démissions des membres du Bureau de la chambre basse du parlement.
Initialement prévue pour dix heures, la cérémonie d’ouverture a commencé à 10h50 sous de frénétiques applaudissements des députés de l’opposition politique. Ceux de l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP) ayant boycotté cette plénière, quoique certains aient occupé leurs places habituelles.
Et si le Premier ministre Adolphe Muzito et son gouvernement ont également séché la cérémonie, les ambassadeurs et les chefs des missions diplomatiques accrédités en RDC ont répondu à l’invitation, aux côtés des chefs coutumiers.
Le [b]« Lokuta monene, lokuta monene. Oyo akanisaka, Kamerhe a ko démissionner, waya », [/b]célèbre sous la Deuxième République, a été entonné pour dire que [b]« c’est un mensonge ; celui qui pense que Kamerhe va démissionner se trompe ». [/b]Cible de tirs croisés dans les médias depuis plus d’un mois, Vital Kamerhe est apparu serein en prononçant son discours d’ouverture, usant de son franc-parler habituel pour éclairer l’opinion sur la pétition initiée par les députés en relation avec l’arrivée massive des militaires rwandais au Nord-Kivu et sur la démission de quatre membres du Bureau de l’Assemblée nationale qui en compte sept.
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