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Coups de feu chez Thambwe et Endundo : Menaces réelles ou cabale ?

http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=4889





Anciens barons du MLC (Mouvement de libération du Congo) ayant rejoint la mouvance présidentielle et actuellement ministre respectivement des Affaires étrangères et de l’Environnement, Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge assurent que leurs résidences respectives ont essuyé des tirs dimanche 30 août. Ajoutant qu’ils ont reçu des lettres de menaces. Secrétaire général adjoint du MLC, Thomas Luhaka exige la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte Police-Monuc afin de clarifier ce qu’il qualifie de «montage grossier».
Les adversaires politiques de Jean-Pierre Bemba Gombo ont apparemment sorti «l’artillerie lourde» pour conforter l’appel interjeté par le procureur Luis Moreno-Ocampo contre la décision de la CPI (Cour pénale internationale) d’accorder la «libération provisoire» au leader du MLC détenu à La Haye depuis le mois de juillet 2008.
Selon une dépêche de l’AFP datée lundi 31 août, «des coups de feu ont été tirés» dans la soirée du dimanche 30 août «vers les résidences de deux ministres (…), ex-proches de Jean-Pierre Bemba, (CPI)». Une relation des faits pour le moins tendancieuse, fait remarquer un avocat qui a parcouru la dépêche. Fait troublant : l’histoire ne dit pas un mot sur la réaction des éléments de la police chargés de la sécurité aux domiciles d’Alexis Thambwe Mwamba et de José Endundo Bononge. La dépêche précise en revanche que l’information a été communiquée lundi à l’AFP par les intéressés eux-mêmes soulignant au passage avoir «reçu des lettres de menaces de mort ».

Selon la version donnée par le ministre Endundo qui réside dans la très huppée commune de la Gombe, c’est « vers minuit », qu’il a entendu «une forte déflagration causée par deux tirs sur la grille d’entrée» de sa résidence. C’est après «le départ des assaillants», non autrement identifiés, qu’il a retrouvé «une lettre de menaces avec une balle à l’intérieur». A en croire Endundo, le contenu de cette missive est libellée en ces termes : «si tu témoignes contre Bemba, tu meurs».
De la Libye où il se trouve en mission officielle, Alexis Thambwe Mwamba a lui aussi contacté l’AFP ce même lundi pour signaler que sa résidence située dans la commune de Ngaliema (Quartier Ma Campagne) «a également été attaquée» au cours de la même nuit du dimanche 30 août. "J’ai été informé ce matin que des tirs nourris ont été entendus chez moi et une lettre de menace y a été déposée". «Alexis» a été moins loquace sur le contenu de la missive lui adressée. Sa résidence n’a subi aucun dégât matériel, dit-il.

Réactions
Joint au téléphone vers la fin de l’après-midi, le représentant du MLC au Benelux, Jean-Jacques Mbungani Mbanda a donné la réaction de son parti formulée depuis Kinshasa par le secrétaire général adjoint, Thomas Luhaka Losendjola. Celui-ci parle de «cabale», et d’«un montage grossier». Il y voit un rapport avec la décision de la Cour pénale internationale d’accorder la «libération provisoire» au président du MLC. Pour Luhaka, «ces événements n’ont pour but que de conforter l’opposition exprimée par le procureur Luis Moreno-Ocampo à cette décision de la Cour.» Selon Mbungani, tout en condamnant l’attaque des habitations de ces personnalités, le staff dirigeant du MLC exige la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte police-Monuc afin «de faire toute la clarté» sur cette affaire qui rappelle «des méthodes déjà utilisées dans le passé dans le but de dénigrer le président du MLC». Il cite au passage l’affaire dite du «cannibalisme» dans l’Ituri.
Coordonnateur de l’AJPBA (Association des Amis de Jean-Pierre Bemba et Alliés), Dieudonné Wabi d’enchaîner : «Le ministre José Endundo a fait partie de la délégation des dignitaires de la province de l’Equateur qui se sont rendus, lundi 13 juillet, à Gemena, à l’occasion des obsèques de Papa Jeannot Bemba. Il n’a jamais fait l’objet de menaces de la part de partisans du MLC. Pourquoi ces mêmes militants auraient-il attendu son retour dans la capitale pour agir comme si le MLC aurait des partisans au sein des forces de sécurité ?» Et d’ajouter : «Les membres du parti du ministre Endundo entretiennent des rapports plutôt cordiaux avec ceux du MLC au niveau de la province de l’Equateur.»

Thambwe étant en voyage, la rédaction de Congoindependant a pu joindre José Endundo au téléphone lundi soir. Qu’en dit-il de la réaction de Thomas Luhaka selon laquelle il s’agit d’une cabale ? «Qui aurait monté cette cabale, tonne-t-il. C’est moi-même peut-être qui ai tiré des balles contre ma parcelle ?» Que pense-t-il de la demande de Thomas Luhaka tendant à la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte Police-Monuc ? «Thomas Luhaka est responsable de ce qu’il fait. Tout ce que je peux vous dire c’est que ma résidence a été attaquée dimanche à minuit moins trois minutes. Les impacts de balles sont visibles.»
A la décharge des deux ministres, une source qui a requis l’anonymat a eu ces mots : «Joseph Kabila et son entourage sont très vicieux. Ils ont bien pu mener une telle opération à l’issue des ministres Endundo et Thambwe.» Autrement dit, ceux-ci seraient de «bonne foi».

Du RCD à l’AMP via le MLC
«En analysant froidement les éléments de faits, cette affaire ne profite nullement à Jean-Pierre Bemba », commente un analyste. Pour comprendre les enjeux, il n’est pas sans intérêt de jeter un coup d’œil rétrospectif.

Déçus par le régime de Laurent-Désiré Kabila au pouvoir dès le 17 mai 1998, Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge ont participé à Kigali, au Rwanda, à la naissance de la nouvelle «rébellion congolaise» post-afdl dénommée RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie). C’était en août 1998. A la fin de cette même année, Jean-Pierre Bemba lance le MLC. Suite à des «querelles internes», Alexis et José ont fini par claquer la porte du RCD avant de rejoindre le MLC. C’est le cas également de l’ancien Premier ministre Vincent Lunda Bululu.
Lors des travaux du dialogue intercongolais organisés en décembre 2002, à Sun City, le Mouvement cher au «Chairman» avait pu ainsi aligner des «négociateurs de choc». Un véritable «brain storming». Pendant que les politiciens étaient en pourparlers, les troupes du MLC estimées à 1.500 hommes ont été déployées en Centrafrique afin de porter secours au régime du président Ange-Felix Patassé confronté à une tentative de coup d’Etat. Fin juin 2003, les institutions de transition sont mises en place. Endundo et Thambwe sont nommés ministres sur le quota du MLC respectivement aux Travaux publics et infrastructures et au Plan. Au mois de mars 2003, la Centrafrique a un nouveau président. Il s’agit de l’ancien chef rebelle François Bozize dont les combattants avaient affronté les éléments du MLC.

Au cours du mois de mai 2004, cinq ministres sont révoqués du gouvernement. Ils sont accusés de «corruption» par la Présidence de la République. José Endundo Bononge fait partie de la fournée. «Endundo n’a jamais pardonné à Bemba ce «lâchage ». Libéré de tout engagement, l’ancien ministre des TP fait une «Opa» sur l’Unadec (démocrate-chrétien) de Léon Engulu qu’il rebaptise «PDC» (Parti démocrate chrétien).
En 2005, les nouvelles autorités centrafricaines déposent plainte auprès de la CPI. Dans l’arrêt émis par la Cour de cassation de ce pays, trois accusés principaux sont cités parmi d’autres : Ange-Felix Patassé ; Jean-Pierre Bemba et Abdoulaye Miskine.

Lors des élections générales de 2006, le PDC noue une «alliance stratégique» avec le «clan kabiliste» à travers l’AMP.
Qu’en est-il de Thambwe ? Le 16 mars 2006, quatre mois avant l’organisation du premier tour de la présidentielle, une nouvelle tombe : «Le ministre du Plan, Alexis Thambwe Mwamba, a démissionné de ses fonctions, ainsi que de son parti, le MLC». Au cours d’une conférence de presse, l’intéressé confirme le fait : «J’ai envoyé ce matin au président de la République ma démission en tant que ministre qui prend effet à dater d’aujourd’hui. Je quitte également mon parti, le MLC, pour me porter candidat {député national, Ndlr} indépendant dans ma circonscription électorale du Maniema». Dans une lettre adressée au président du MLC, «Alexis» invoque «des raisons de convenance personnelle». Au MLC, des sources soutiennent que Thambwe «renvoyé» pour cause de «vagabondage politique». Le secrétaire général du MLC, François Muamba, n’est pas allé par le dos de la cuillère en parlant de «radiation» de Thambwe pour «haute trahison ».

«Libération provisoire»
Au mois de novembre 2006, Joseph Kabila est proclamé «président élu». Thambwe et Endundo, eux, ont rejoint le giron présidentiel. Dans les entrefaites, la capitale congolaise est secouée par les affrontements entre la garde présidentielle, soutenue par des soldats angolais, et des militaires attachés à la sécurité rapprochée de Bemba. Le 11 avril 2007, ce dernier prend le chemin de l’exil au Portugal. Le 24 mai 2008, le « Chairman » est arrêté suite à un mandat d’arrêt délivré par le procureur près la CPI.

Dans une interview accordée à RFI le lundi 23 juin 2008, l’avocat centrafricain Goungaye Wanfiyo Nganatoua (décédé) exigeait le maintien en détention de Bemba de peur que celui-ci «menace» la vie des témoins. «Jean-Pierre Bemba, déclarai-il, est quelqu’un de très puissant, qui a des moyens financiers, des moyens militaires et qui peut exercer des pressions sur les témoins et sur les victimes. Dans ces conditions, je ne vois pas comment la procédure pourrait se dérouler dans la sérénité si on le remet en liberté.» Notons que la mort non élucidée, en 2008, de cet avocat - qui était par ailleurs le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme - a privé Moreno-Ocampo de son principal investigateur en RCA.
Le 14 août dernier, la Chambre préliminaire II de la CPI a ordonné la «libération provisoire» du président du MLC sous condition d’obtention d’un pays d’accueil. Le procureur Moreno-Ocampo a fait aussitôt appel arguant que la «gravité des charges» qui pèse contre l’accusé rend le risque que celui-ci «prenne la fuite (…) plus probable».
Par un hasard de calendrier, dans une dépêche datée ce même 14 août, l’Agence congolaise de presse titre : «Le député national Yves Kisombe passé à tabac à Londres». Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 13 au 14 août. Citant «une source bien informée», l’ACP attribue cette agression à «un groupe d’extrémistes congolais» non identifié. Elu député national sous le label du MLC, Kisombe a été «radié» de ce Mouvement suite à ce qu’on pourrait appelé des «divergences fondamentales». Devenu un "électron libre", l’homme se serait rapproché de la mouvance kabiliste. Dans son édition datée 18 août, le quotidien bruxellois «Le Soir» écrit, sous la plume de Colette Braeckman, que cette «agression» serait l’oeuvre de «militants du MLC de Jean-Pierre Bemba». Selon des sources proches de Kisombe, celui-ci n’a jamais été battu. «Une personne lui avait juste lancé une canette de coca-cola», indiquent ces sources. L’intéressé est rentré à Kinshasa. Il se tait.

«Yves Kisombe passé à tabac Londres », «Tirs chez Endundo et Thambwe». Menaces ou cabale congolo-congolaise ? A qui profite le crime? Pour Thomas Luhaka, la réponse paraît simple : «C’est un «montage grossier». C’est l’œuvre de ceux qui redoutent la démocratie. Ils veulent empêcher le retour de Jean-Pierre Bemba sur la scène politique congolaise…»"





José Endundo Bononge, ministre congolais de l’Environnement. Photo d’archives
 

 

 

Anciens barons du MLC (Mouvement de libération du Congo) ayant rejoint la mouvance présidentielle et actuellement ministre respectivement des Affaires étrangères et de l’Environnement, Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge assurent que leurs résidences respectives ont essuyé des tirs dimanche 30 août. Ajoutant qu’ils ont reçu des lettres de menaces. Secrétaire général adjoint du MLC, Thomas Luhaka exige la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte Police-Monuc afin de clarifier ce qu’il qualifie de «montage grossier».

Les adversaires politiques de Jean-Pierre Bemba Gombo ont apparemment sorti «l’artillerie lourde» pour conforter l’appel interjeté par le procureur Luis Moreno-Ocampo contre la décision de la CPI (Cour pénale internationale) d’accorder la «libération provisoire» au leader du MLC détenu à La Haye depuis le mois de juillet 2008.

Selon une dépêche de l’AFP datée lundi 31 août, «des coups de feu ont été tirés» dans la soirée du dimanche 30 août «vers les résidences de deux ministres (…), ex-proches de Jean-Pierre Bemba, (CPI)». Une relation des faits pour le moins tendancieuse, fait remarquer un avocat qui a parcouru la dépêche. Fait troublant : l’histoire ne dit pas un mot sur la réaction des éléments de la police chargés de la sécurité aux domiciles d’Alexis Thambwe Mwamba et de José Endundo Bononge. La dépêche précise en revanche que l’information a été communiquée lundi à l’AFP par les intéressés eux-mêmes soulignant au passage avoir «reçu des lettres de menaces de mort ».

Selon la version donnée par le ministre Endundo qui réside dans la très huppée commune de la Gombe, c’est « vers minuit », qu’il a entendu «une forte déflagration causée par deux tirs sur la grille d’entrée» de sa résidence. C’est après «le départ des assaillants», non autrement identifiés, qu’il a retrouvé «une lettre de menaces avec une balle à l’intérieur». A en croire Endundo, le contenu de cette missive est libellée en ces termes : «si tu témoignes contre Bemba, tu meurs».

De la Libye où il se trouve en mission officielle, Alexis Thambwe Mwamba a lui aussi contacté l’AFP ce même lundi pour signaler que sa résidence située dans la commune de Ngaliema (Quartier Ma Campagne) «a également été attaquée» au cours de la même nuit du dimanche 30 août. "J’ai été informé ce matin que des tirs nourris ont été entendus chez moi et une lettre de menace y a été déposée". «Alexis» a été moins loquace sur le contenu de la missive lui adressée. Sa résidence n’a subi aucun dégât matériel, dit-il.

Réactions

Joint au téléphone vers la fin de l’après-midi, le représentant du MLC au Benelux, Jean-Jacques Mbungani Mbanda a donné la réaction de son parti formulée depuis Kinshasa par le secrétaire général adjoint, Thomas Luhaka Losendjola. Celui-ci parle de «cabale», et d’«un montage grossier». Il y voit un rapport avec la décision de la Cour pénale internationale d’accorder la «libération provisoire» au président du MLC. Pour Luhaka, «ces événements n’ont pour but que de conforter l’opposition exprimée par le procureur Luis Moreno-Ocampo à cette décision de la Cour.» Selon Mbungani, tout en condamnant l’attaque des habitations de ces personnalités, le staff dirigeant du MLC exige la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte police-Monuc afin «de faire toute la clarté» sur cette affaire qui rappelle «des méthodes déjà utilisées dans le passé dans le but de dénigrer le président du MLC». Il cite au passage l’affaire dite du «cannibalisme» dans l’Ituri.

Coordonnateur de l’AJPBA (Association des Amis de Jean-Pierre Bemba et Alliés), Dieudonné Wabi d’enchaîner : «Le ministre José Endundo a fait partie de la délégation des dignitaires de la province de l’Equateur qui se sont rendus, lundi 13 juillet, à Gemena, à l’occasion des obsèques de Papa Jeannot Bemba. Il n’a jamais fait l’objet de menaces de la part de partisans du MLC. Pourquoi ces mêmes militants auraient-il attendu son retour dans la capitale pour agir comme si le MLC aurait des partisans au sein des forces de sécurité ?» Et d’ajouter : «Les membres du parti du ministre Endundo entretiennent des rapports plutôt cordiaux avec ceux du MLC au niveau de la province de l’Equateur.»

Thambwe étant en voyage, la rédaction de Congoindependant a pu joindre José Endundo au téléphone lundi soir. Qu’en dit-il de la réaction de Thomas Luhaka selon laquelle il s’agit d’une cabale ? «Qui aurait monté cette cabale, tonne-t-il. C’est moi-même peut-être qui ai tiré des balles contre ma parcelle ?» Que pense-t-il de la demande de Thomas Luhaka tendant à la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte Police-Monuc ? «Thomas Luhaka est responsable de ce qu’il fait. Tout ce que je peux vous dire c’est que ma résidence a été attaquée dimanche à minuit moins trois minutes. Les impacts de balles sont visibles.»

A la décharge des deux ministres, une source qui a requis l’anonymat a eu ces mots : «Joseph Kabila et son entourage sont très vicieux. Ils ont bien pu mener une telle opération à l’issue des ministres Endundo et Thambwe.» Autrement dit, ceux-ci seraient de «bonne foi».

Du RCD à l’AMP via le MLC

«En analysant froidement les éléments de faits, cette affaire ne profite nullement à Jean-Pierre Bemba », commente un analyste. Pour comprendre les enjeux, il n’est pas sans intérêt de jeter un coup d’œil rétrospectif.

Déçus par le régime de Laurent-Désiré Kabila au pouvoir dès le 17 mai 1998, Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge ont participé à Kigali, au Rwanda, à la naissance de la nouvelle «rébellion congolaise» post-afdl dénommée RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie). C’était en août 1998. A la fin de cette même année, Jean-Pierre Bemba lance le MLC. Suite à des «querelles internes», Alexis et José ont fini par claquer la porte du RCD avant de rejoindre le MLC. C’est le cas également de l’ancien Premier ministre Vincent Lunda Bululu.

Lors des travaux du dialogue intercongolais organisés en décembre 2002, à Sun City, le Mouvement cher au «Chairman» avait pu ainsi aligner des «négociateurs de choc». Un véritable «brain storming». Pendant que les politiciens étaient en pourparlers, les troupes du MLC estimées à 1.500 hommes ont été déployées en Centrafrique afin de porter secours au régime du président Ange-Felix Patassé confronté à une tentative de coup d’Etat. Fin juin 2003, les institutions de transition sont mises en place. Endundo et Thambwe sont nommés ministres sur le quota du MLC respectivement aux Travaux publics et infrastructures et au Plan. Au mois de mars 2003, la Centrafrique a un nouveau président. Il s’agit de l’ancien chef rebelle François Bozize dont les combattants avaient affronté les éléments du MLC.

Au cours du mois de mai 2004, cinq ministres sont révoqués du gouvernement. Ils sont accusés de «corruption» par la Présidence de la République. José Endundo Bononge fait partie de la fournée. «Endundo n’a jamais pardonné à Bemba ce «lâchage ». Libéré de tout engagement, l’ancien ministre des TP fait une «Opa» sur l’Unadec (démocrate-chrétien) de Léon Engulu qu’il rebaptise «PDC» (Parti démocrate chrétien).

En 2005, les nouvelles autorités centrafricaines déposent plainte auprès de la CPI. Dans l’arrêt émis par la Cour de cassation de ce pays, trois accusés principaux sont cités parmi d’autres : Ange-Felix Patassé ; Jean-Pierre Bemba et Abdoulaye Miskine.

Lors des élections générales de 2006, le PDC noue une «alliance stratégique» avec le «clan kabiliste» à travers l’AMP.

Qu’en est-il de Thambwe ? Le 16 mars 2006, quatre mois avant l’organisation du premier tour de la présidentielle, une nouvelle tombe : «Le ministre du Plan, Alexis Thambwe Mwamba, a démissionné de ses fonctions, ainsi que de son parti, le MLC». Au cours d’une conférence de presse, l’intéressé confirme le fait : «J’ai envoyé ce matin au président de la République ma démission en tant que ministre qui prend effet à dater d’aujourd’hui. Je quitte également mon parti, le MLC, pour me porter candidat {député national, Ndlr} indépendant dans ma circonscription électorale du Maniema». Dans une lettre adressée au président du MLC, «Alexis» invoque «des raisons de convenance personnelle». Au MLC, des sources soutiennent que Thambwe «renvoyé» pour cause de «vagabondage politique». Le secrétaire général du MLC, François Muamba, n’est pas allé par le dos de la cuillère en parlant de «radiation» de Thambwe pour «haute trahison ».

«Libération provisoire»

Au mois de novembre 2006, Joseph Kabila est proclamé «président élu». Thambwe et Endundo, eux, ont rejoint le giron présidentiel. Dans les entrefaites, la capitale congolaise est secouée par les affrontements entre la garde présidentielle, soutenue par des soldats angolais, et des militaires attachés à la sécurité rapprochée de Bemba. Le 11 avril 2007, ce dernier prend le chemin de l’exil au Portugal. Le 24 mai 2008, le « Chairman » est arrêté suite à un mandat d’arrêt délivré par le procureur près la CPI.

Dans une interview accordée à RFI le lundi 23 juin 2008, l’avocat centrafricain Goungaye Wanfiyo Nganatoua (décédé) exigeait le maintien en détention de Bemba de peur que celui-ci «menace» la vie des témoins. «Jean-Pierre Bemba, déclarai-il, est quelqu’un de très puissant, qui a des moyens financiers, des moyens militaires et qui peut exercer des pressions sur les témoins et sur les victimes. Dans ces conditions, je ne vois pas comment la procédure pourrait se dérouler dans la sérénité si on le remet en liberté.» Notons que la mort non élucidée, en 2008, de cet avocat - qui était par ailleurs le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme - a privé Moreno-Ocampo de son principal investigateur en RCA.

Le 14 août dernier, la Chambre préliminaire II de la CPI a ordonné la «libération provisoire» du président du MLC sous condition d’obtention d’un pays d’accueil. Le procureur Moreno-Ocampo a fait aussitôt appel arguant que la «gravité des charges» qui pèse contre l’accusé rend le risque que celui-ci «prenne la fuite (…) plus probable».

Par un hasard de calendrier, dans une dépêche datée ce même 14 août, l’Agence congolaise de presse titre : «Le député national Yves Kisombe passé à tabac à Londres». Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 13 au 14 août. Citant «une source bien informée», l’ACP attribue cette agression à «un groupe d’extrémistes congolais» non identifié. Elu député national sous le label du MLC, Kisombe a été «radié» de ce Mouvement suite à ce qu’on pourrait appelé des «divergences fondamentales». Devenu un "électron libre", l’homme se serait rapproché de la mouvance kabiliste. Dans son édition datée 18 août, le quotidien bruxellois «Le Soir» écrit, sous la plume de Colette Braeckman, que cette «agression» serait l’oeuvre de «militants du MLC de Jean-Pierre Bemba». Selon des sources proches de Kisombe, celui-ci n’a jamais été battu. «Une personne lui avait juste lancé une canette de coca-cola», indiquent ces sources. L’intéressé est rentré à Kinshasa. Il se tait.

«Yves Kisombe passé à tabac Londres », «Tirs chez Endundo et Thambwe». Menaces ou cabale congolo-congolaise ? A qui profite le crime? Pour Thomas Luhaka, la réponse paraît simple : «C’est un «montage grossier». C’est l’œuvre de ceux qui redoutent la démocratie. Ils veulent empêcher le retour de Jean-Pierre Bemba sur la scène politique congolaise…»

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2009


° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=4889





Anciens barons du MLC (Mouvement de libération du Congo) ayant rejoint la mouvance présidentielle et actuellement ministre respectivement des Affaires étrangères et de l’Environnement, Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge assurent que leurs résidences respectives ont essuyé des tirs dimanche 30 août. Ajoutant qu’ils ont reçu des lettres de menaces. Secrétaire général adjoint du MLC, Thomas Luhaka exige la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte Police-Monuc afin de clarifier ce qu’il qualifie de «montage grossier».
Les adversaires politiques de Jean-Pierre Bemba Gombo ont apparemment sorti «l’artillerie lourde» pour conforter l’appel interjeté par le procureur Luis Moreno-Ocampo contre la décision de la CPI (Cour pénale internationale) d’accorder la «libération provisoire» au leader du MLC détenu à La Haye depuis le mois de juillet 2008.
Selon une dépêche de l’AFP datée lundi 31 août, «des coups de feu ont été tirés» dans la soirée du dimanche 30 août «vers les résidences de deux ministres (…), ex-proches de Jean-Pierre Bemba, (CPI)». Une relation des faits pour le moins tendancieuse, fait remarquer un avocat qui a parcouru la dépêche. Fait troublant : l’histoire ne dit pas un mot sur la réaction des éléments de la police chargés de la sécurité aux domiciles d’Alexis Thambwe Mwamba et de José Endundo Bononge. La dépêche précise en revanche que l’information a été communiquée lundi à l’AFP par les intéressés eux-mêmes soulignant au passage avoir «reçu des lettres de menaces de mort ».

Selon la version donnée par le ministre Endundo qui réside dans la très huppée commune de la Gombe, c’est « vers minuit », qu’il a entendu «une forte déflagration causée par deux tirs sur la grille d’entrée» de sa résidence. C’est après «le départ des assaillants», non autrement identifiés, qu’il a retrouvé «une lettre de menaces avec une balle à l’intérieur». A en croire Endundo, le contenu de cette missive est libellée en ces termes : «si tu témoignes contre Bemba, tu meurs».
De la Libye où il se trouve en mission officielle, Alexis Thambwe Mwamba a lui aussi contacté l’AFP ce même lundi pour signaler que sa résidence située dans la commune de Ngaliema (Quartier Ma Campagne) «a également été attaquée» au cours de la même nuit du dimanche 30 août. "J’ai été informé ce matin que des tirs nourris ont été entendus chez moi et une lettre de menace y a été déposée". «Alexis» a été moins loquace sur le contenu de la missive lui adressée. Sa résidence n’a subi aucun dégât matériel, dit-il.

Réactions
Joint au téléphone vers la fin de l’après-midi, le représentant du MLC au Benelux, Jean-Jacques Mbungani Mbanda a donné la réaction de son parti formulée depuis Kinshasa par le secrétaire général adjoint, Thomas Luhaka Losendjola. Celui-ci parle de «cabale», et d’«un montage grossier». Il y voit un rapport avec la décision de la Cour pénale internationale d’accorder la «libération provisoire» au président du MLC. Pour Luhaka, «ces événements n’ont pour but que de conforter l’opposition exprimée par le procureur Luis Moreno-Ocampo à cette décision de la Cour.» Selon Mbungani, tout en condamnant l’attaque des habitations de ces personnalités, le staff dirigeant du MLC exige la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte police-Monuc afin «de faire toute la clarté» sur cette affaire qui rappelle «des méthodes déjà utilisées dans le passé dans le but de dénigrer le président du MLC». Il cite au passage l’affaire dite du «cannibalisme» dans l’Ituri.
Coordonnateur de l’AJPBA (Association des Amis de Jean-Pierre Bemba et Alliés), Dieudonné Wabi d’enchaîner : «Le ministre José Endundo a fait partie de la délégation des dignitaires de la province de l’Equateur qui se sont rendus, lundi 13 juillet, à Gemena, à l’occasion des obsèques de Papa Jeannot Bemba. Il n’a jamais fait l’objet de menaces de la part de partisans du MLC. Pourquoi ces mêmes militants auraient-il attendu son retour dans la capitale pour agir comme si le MLC aurait des partisans au sein des forces de sécurité ?» Et d’ajouter : «Les membres du parti du ministre Endundo entretiennent des rapports plutôt cordiaux avec ceux du MLC au niveau de la province de l’Equateur.»

Thambwe étant en voyage, la rédaction de Congoindependant a pu joindre José Endundo au téléphone lundi soir. Qu’en dit-il de la réaction de Thomas Luhaka selon laquelle il s’agit d’une cabale ? «Qui aurait monté cette cabale, tonne-t-il. C’est moi-même peut-être qui ai tiré des balles contre ma parcelle ?» Que pense-t-il de la demande de Thomas Luhaka tendant à la mise sur pied d’une commission d’enquête mixte Police-Monuc ? «Thomas Luhaka est responsable de ce qu’il fait. Tout ce que je peux vous dire c’est que ma résidence a été attaquée dimanche à minuit moins trois minutes. Les impacts de balles sont visibles.»
A la décharge des deux ministres, une source qui a requis l’anonymat a eu ces mots : «Joseph Kabila et son entourage sont très vicieux. Ils ont bien pu mener une telle opération à l’issue des ministres Endundo et Thambwe.» Autrement dit, ceux-ci seraient de «bonne foi».

Du RCD à l’AMP via le MLC
«En analysant froidement les éléments de faits, cette affaire ne profite nullement à Jean-Pierre Bemba », commente un analyste. Pour comprendre les enjeux, il n’est pas sans intérêt de jeter un coup d’œil rétrospectif.

Déçus par le régime de Laurent-Désiré Kabila au pouvoir dès le 17 mai 1998, Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge ont participé à Kigali, au Rwanda, à la naissance de la nouvelle «rébellion congolaise» post-afdl dénommée RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie). C’était en août 1998. A la fin de cette même année, Jean-Pierre Bemba lance le MLC. Suite à des «querelles internes», Alexis et José ont fini par claquer la porte du RCD avant de rejoindre le MLC. C’est le cas également de l’ancien Premier ministre Vincent Lunda Bululu.
Lors des travaux du dialogue intercongolais organisés en décembre 2002, à Sun City, le Mouvement cher au «Chairman» avait pu ainsi aligner des «négociateurs de choc». Un véritable «brain storming». Pendant que les politiciens étaient en pourparlers, les troupes du MLC estimées à 1.500 hommes ont été déployées en Centrafrique afin de porter secours au régime du président Ange-Felix Patassé confronté à une tentative de coup d’Etat. Fin juin 2003, les institutions de transition sont mises en place. Endundo et Thambwe sont nommés ministres sur le quota du MLC respectivement aux Travaux publics et infrastructures et au Plan. Au mois de mars 2003, la Centrafrique a un nouveau président. Il s’agit de l’ancien chef rebelle François Bozize dont les combattants avaient affronté les éléments du MLC.

Au cours du mois de mai 2004, cinq ministres sont révoqués du gouvernement. Ils sont accusés de «corruption» par la Présidence de la République. José Endundo Bononge fait partie de la fournée. «Endundo n’a jamais pardonné à Bemba ce «lâchage ». Libéré de tout engagement, l’ancien ministre des TP fait une «Opa» sur l’Unadec (démocrate-chrétien) de Léon Engulu qu’il rebaptise «PDC» (Parti démocrate chrétien).
En 2005, les nouvelles autorités centrafricaines déposent plainte auprès de la CPI. Dans l’arrêt émis par la Cour de cassation de ce pays, trois accusés principaux sont cités parmi d’autres : Ange-Felix Patassé ; Jean-Pierre Bemba et Abdoulaye Miskine.

Lors des élections générales de 2006, le PDC noue une «alliance stratégique» avec le «clan kabiliste» à travers l’AMP.
Qu’en est-il de Thambwe ? Le 16 mars 2006, quatre mois avant l’organisation du premier tour de la présidentielle, une nouvelle tombe : «Le ministre du Plan, Alexis Thambwe Mwamba, a démissionné de ses fonctions, ainsi que de son parti, le MLC». Au cours d’une conférence de presse, l’intéressé confirme le fait : «J’ai envoyé ce matin au président de la République ma démission en tant que ministre qui prend effet à dater d’aujourd’hui. Je quitte également mon parti, le MLC, pour me porter candidat {député national, Ndlr} indépendant dans ma circonscription électorale du Maniema». Dans une lettre adressée au président du MLC, «Alexis» invoque «des raisons de convenance personnelle». Au MLC, des sources soutiennent que Thambwe «renvoyé» pour cause de «vagabondage politique». Le secrétaire général du MLC, François Muamba, n’est pas allé par le dos de la cuillère en parlant de «radiation» de Thambwe pour «haute trahison ».

«Libération provisoire»
Au mois de novembre 2006, Joseph Kabila est proclamé «président élu». Thambwe et Endundo, eux, ont rejoint le giron présidentiel. Dans les entrefaites, la capitale congolaise est secouée par les affrontements entre la garde présidentielle, soutenue par des soldats angolais, et des militaires attachés à la sécurité rapprochée de Bemba. Le 11 avril 2007, ce dernier prend le chemin de l’exil au Portugal. Le 24 mai 2008, le « Chairman » est arrêté suite à un mandat d’arrêt délivré par le procureur près la CPI.

Dans une interview accordée à RFI le lundi 23 juin 2008, l’avocat centrafricain Goungaye Wanfiyo Nganatoua (décédé) exigeait le maintien en détention de Bemba de peur que celui-ci «menace» la vie des témoins. «Jean-Pierre Bemba, déclarai-il, est quelqu’un de très puissant, qui a des moyens financiers, des moyens militaires et qui peut exercer des pressions sur les témoins et sur les victimes. Dans ces conditions, je ne vois pas comment la procédure pourrait se dérouler dans la sérénité si on le remet en liberté.» Notons que la mort non élucidée, en 2008, de cet avocat - qui était par ailleurs le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme - a privé Moreno-Ocampo de son principal investigateur en RCA.
Le 14 août dernier, la Chambre préliminaire II de la CPI a ordonné la «libération provisoire» du président du MLC sous condition d’obtention d’un pays d’accueil. Le procureur Moreno-Ocampo a fait aussitôt appel arguant que la «gravité des charges» qui pèse contre l’accusé rend le risque que celui-ci «prenne la fuite (…) plus probable».
Par un hasard de calendrier, dans une dépêche datée ce même 14 août, l’Agence congolaise de presse titre : «Le député national Yves Kisombe passé à tabac à Londres». Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 13 au 14 août. Citant «une source bien informée», l’ACP attribue cette agression à «un groupe d’extrémistes congolais» non identifié. Elu député national sous le label du MLC, Kisombe a été «radié» de ce Mouvement suite à ce qu’on pourrait appelé des «divergences fondamentales». Devenu un "électron libre", l’homme se serait rapproché de la mouvance kabiliste. Dans son édition datée 18 août, le quotidien bruxellois «Le Soir» écrit, sous la plume de Colette Braeckman, que cette «agression» serait l’oeuvre de «militants du MLC de Jean-Pierre Bemba». Selon des sources proches de Kisombe, celui-ci n’a jamais été battu. «Une personne lui avait juste lancé une canette de coca-cola», indiquent ces sources. L’intéressé est rentré à Kinshasa. Il se tait.

«Yves Kisombe passé à tabac Londres », «Tirs chez Endundo et Thambwe». Menaces ou cabale congolo-congolaise ? A qui profite le crime? Pour Thomas Luhaka, la réponse paraît simple : «C’est un «montage grossier». C’est l’œuvre de ceux qui redoutent la démocratie. Ils veulent empêcher le retour de Jean-Pierre Bemba sur la scène politique congolaise…»"





01/09/2009
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