Le Blog de Sacrebopol

JOSEPH KASA VUBU

Joseph Kasa-Vubu

1917-1969 

Acien Président

Né en 1917 au village de Dizi, au Mayumbe, dans la province du Bas-Congo, il fut inscrit au catéchuménat de la mission de Kizu, à 6 kilomètres de Tshela. Il fut baptisé le 31 janvier 1925, eut sa première communion le 1er février et reçut la confirmation le 10

                                         Joseph Kasa-Vubu, président et, le plus honnête et intègre 

juillet de la même année. Son père s'appelait Mvubu-Tsiku qui, ayant acquis dans sa jeunesse des notions de portugais, avait émigré vers le Cabinda durant plusieurs années en y faisant l'interprète des commerçants ambulants de sa région. Il y fit fortune et rentra à Tshela, où il se maria à Mavangu Mpoba qui lui donnera une abondante progéniture, dont Joseph Kasa-Vubu. Sa situation prospère ayant suscité la jalousie, il se retira du village pour aller s'installer à l'écart. Certains récits font état d'un cas de médisance lui attribuant des pratiques sorcières du fait qu'une domestique qui vivait chez lui était gravement malade. Il se résolut de défier l'opinion. Il demanda de boire du poison rituel des mains du chef du village. Il vomit abondamment après avoir consommer le poison, mais sans trépasser. Ceci était un signe d'innocence. Ce même jour-là, son épouse donna naissance à un beau bébé à qui le père, en souvenir de ce qu'il venait de vivre, donnera le nom de Kasa qui signifie poison, ou épreuve, ou jugement. L'orthographe correcte est « Nkasa » et « Mvumbu », qui implique l'idée de « ce dont il s'agit ne vous regarde pas ». Cependant, ledit bébé avait une peau « si anormalement claire » et des petits yeux comme « un Chinois » que l'on soupçonna sa mère de s'être méconduite. Il s'en suivit une enquête coutumière qui ne révélera rien de délictueux dans le chef de la mère.

Kasa-Vubu, qui était huitième enfant et dernier garçon de la famille, connut à peine sa mère qui mourut quand il n'avait que quatre ans. En 1925, Il a douze ans, il est baptisé et commence des études primaires à la maison de Kizu, tenue par des missionnaires de Scheut. Son père mourut aussi en 1936. C'est son frère aîné Nsambu Michel qui exerça sur lui une influence décisive. Il logea à la mission en 1927 pour y faire son école primaire par les premiers moniteurs noirs formés par les pères. Sur lui, on nota « sa réserve, son intelligence, une pointe d'indépendance ». Quand le jeune homme termina sa quatrième année, il fut sélectionné dans un recrutement ecclésiastique, parmi les meilleurs et les plus intelligents des élèves pour être envoyés au petit séminaire de Mbata-Kiela où il resta huit ans, de 1929 à 1936..

Un séminariste révolutionnaire

Le petit séminaire de Mbata-Kiela était une sorte de monastère d'assez fière allure, lieu choisi, silencieux et paisible. Les conditions de vie y étaient très dures, « les heures se passaient en prières, méditations, offices et corvées ». « Kasa-Vubu était un élève brillant, doué pour la religion et surtout pour les mathématiques. Il excellait aux travaux d'analyse et de synthèse, décomposant les données du problème, les classant, étudiant leurs relations pour se faire un chemin jusqu'à la solution. Tout son effort visait à comprendre et à utiliser ».

En 1934, pour la classe de 3ème, Kasa-Vubu eût comme condisciple un certain Joseph Malula, le futur cardinal. Sur les 30 élèves qui débutèrent le cycle en huitième, il n'y eut que six à la fin de cycle. En dernière année, Kasa-Vubu sortit deuxième de la promotion. « Les compagnons qui terminèrent avec Joseph Kasa-Vubu le petit séminaire se souvenaient de lui comme un garçon d'une grande réserve, calme, tranquille, mais l'esprit jamais en repos. D'une prudence extrême, il ne répondait aux questions de ses maîtres que sûr de sa réponse. Le professeur avait beau faire et le traiter d'entêté, il n'obtenait de lui qu'une réponse juste ou le silence. Les élèves l'avaient surnommé « Kiboba », c'est-à-dire : « le vieux ». Ses loisirs passaient en lectures. Quelquefois, il jouait au ballon, mais mal… » Tous les six finalistes de Mbata-Kiela demandèrent d'aller au grand séminaire de Kabwe au Kasaï. Le groupe passe par Léopoldville où ils logent à sainte Anne. Ils sont bien accueillis à Kabwe. Ici les corvées ne sont plus imposées, mais volontaires. Les exercices spirituels et les travaux manuels prennent le pas sur les études qui durent huit ans dont trois de philosophie après lesquels on prend la soutane, puis cinq ans de théologie avant d'être consacré prêtre. Kasa-Vubu sera chassé en troisième année après avoir terminé brillamment les examens de fin d'année. A la veille de Noël 1939, alors que tous les séminaristes se préparaient à prendre les vacances de fin d'année, le père recteur Kettel le fait venir : « Vous partez ce soir. Il est préférable que vous travailliez dans « le monde ». Votre évêque en a décidé ainsi. Préparez vos bagages ». La nouvelle se répandit et créa de la peine aux autres séminaristes. Kasa-Vubu en est « mortifié ». Il en gardera une blessure douloureuse toute sa vie. Son visage ne trahit pas sa souffrance atroce, il resta d'apparence calme. C'était cela aussi son caractère : ne pas montrer sa douleur. Pour expliquer ce renvoi, il y avait un côté de son esprit qui demeurait rebelle à tout enseignement des missionnaires au cours d'un entretien que Kasa-Vubu avait eu avec le père Auguste Severyns, son directeur spirituel. Le jeune homme avait poussé la franchise jusqu'à souligner la discordance entre l'attitude de certains missionnaires et l'enseignement évangélique. Le père demeura silencieux un long moment. Le rapport du père spirituel, associé au caractère rebelle du jeune homme, explique probablement ce renvoi.

Un enseignant tenu à l'œil

En 1939, il n'était pas facile de se reclasser pour un jeune séminariste chassé pour indiscipline. Pire Kasa-Vubu n'avait jamais songé à un autre métier, tant il était sûr d'entrer dans les ordres. Après le grand séminaire, il fut renvoyé à son évêque Van den Hoven qui accepta, sans joie de l'employer comme commis aux écritures à la mission de Kangu. Après les heures de travail, le jeune Kasa-Vubu âgé de 26 ans suivait des cours de moniteur. Comme secrétaire à la mission, il devait surveiller les catéchumènes, les accompagner à l'église, y diriger les prières, écouter les palabres des paroissiens et faire rapport au père. Son salaire était minable, soit 80 francs par mois. Ayant sollicité l'amélioration, on la lui promet quand il sera devenu moniteur.

A la veille de la Noël 1940, il reçoit son diplôme de moniteur en étant le premier. Il est nommé titulaire de la classe de sixième à l'école normale. Jusque-là, cette classe était confiée aux Frères des écoles chrétiennes qui avaient décidé de quitter Kangu suite à une divergence avec les Scheutistes sur des questions de salaire et de programme. Kasa-Vubu fut le premier noir à enseigner dans cette classe. Kasa-Vubu innove, il donne tous ses cours en français. Cela fait sensation. L'atmosphère lui semble hostile, il se sent toujours épié et surveillé. On a toujours une méfiance envers ce séminariste « renvoyé ». Il s'en plaint auprès de Mgr, qui s'exclame faussement; « Nous avons confiance en vous ». Quand, après trois mois de patience, il repose la question du salaire, Monseigneur s'énerve carrément, et a ces propos quelque peu prophétiques : « Je ne veux pas créer ici de petit président ». C'est encore cet évêque qui avait décidé de son renvoi de Kabwe. Kasa-Vubu craque littéralement. Alors il lui adresse une lettre au vitriol, une lettre-vérité où il fait parler son cœur : « Quant à mes difficultés, je ne vous les dirai plus car ce sont des choses en l'air, des irréalités. J'ai rencontré les plus terribles, le mois passé et en ces jours touchant les conditions les plus nécessaires à la vie. Ce sont les petites difficultés devant vos yeux… je vois clairement maintenant pourquoi certains anciens séminaristes luttent indirectement contre les missions par le scandale public…. vous ne comprenez pas nos difficultés…parce que vous ne les avez pas vécues et vous pensez que tout le monde est dans les mêmes conditions de vie que vous… Nous travaillons pour le Bon Dieu, dites-vous? Le Bon Dieu n'est pas un tyran, il donne à ses serviteurs les moyens de le servir… ». Il a tellement de projets, qu'après avoir travaillé un temps à la Société forestière et agricole du Mayumbe (Agrifor), il postule et obtient une place à l'administration centrale.

Président de l'Abako

Quand à la possibilité d'exprimer les idées qui le tenaillent, il scrute une occasion, qui lui sera offerte par Jean Bolikango, celui qui devient son adversaire plus tard lors de l'élection présidentielle du 24 juin 1960, au parlement. Bolikango était président d'une multitude d'associations d'anciens élèves : Adapes, Assanef, Unelma…. En 1945, il crée l'Union des intérêts sociaux congolais (Unisco) pour combattre les discriminations raciales et l'amélioration des conditions des Congolais. Le président de l'Unisco, Eugène Kabamba qui travaillait aux finances et appréciait Kasa-Vubu l'intéresse au projet. Kasa-Vubu accepte et est vite adopté par Bolikango. Malheureusement, Kasa-Vubu n'occupe aucune fonction dans une des associations d'anciens élèves, ce qui était la condition. Alors Bolikango usa de son influence pour faire de Kasa-Vubu le secrétaire général de l'Adapes en 1946. Sa première allocution ici, intitulée « Le droit du premier occupant », revendiquait pour les Congolais la reconnaissance de leur droit sur le sol. Joseph Kasa-Vubu y développait l'idée que "le sol du Congo appartenait aux premiers occupants, c'est à dire aux Congolais, et qu'il devait par conséquent leur être rendu". Un discours politique jugé « prématurément révolutionnaire », et qui était précurseur de la lutte pour l'indépendance. Ce discours, pour le moins, très osé fut très mal vu par l'administration. C'était une bombe, à l'époque. Les autres membres de l'Unisco s'en désolidarisèrent. Les mentalités n'étaient pas encore prêtes pour l'action de libération. Kasa-Vubu écrit dans plusieurs périodiques de l'époque. Cela fait déjà sa « renommée ». Mais il attend, il épie le moment où il pourra entreprendre une action publique, décisive et radicale « Le premier signe sera son élection à la présidence de l'Abako le 21 mars 1954. l'Abako fut créée en 1949 par Edmond Nzeza Nlandu pour unifier, conserver et perfectionner la langue kikongo ». Il tenait énormément à la survie du journal Kongo dia Ngunga dont les cotisations des membres servaient à la réalisation. Nzeza Nlandu était associé aux pères jésuites dans l'œuvre de l'Abako, surtout du journal en la personne du Rp Van Wing. Cette présence ecclésiastique répugnait Kasa-Vubu au plus haut point. Ainsi, il n'en fut jamais membre sous la présidence de Nzeza Nlandu. Au lieu d'être unificateur, ce dernier eût des élans divisionnistes, en plus il n'organisa jamais l'Abako, se préoccupant beaucoup de renouveler le bureau. La réunion extraordinaire se tient le 21 mars 1954 au stade Reine Astrid (stade du 24 novembre). Kasa-Vubu y vient pour la première fois, il était assis au fond de la salle, mêlé à la foule. Nzeza Nlandu dépose sa démission pour se consacrer au journal. Kasa-Vubu est proposé à la présidence sous un tonnerre d'applaudissements. Lui-même ne s'y attendait pas. Ce choix avait deux explications : d'abord il existait à l'Abako une divergence entre les Bantandu, groupe de Nzeza Nlandu et les Bandibu groupe auquel appartenaient des membres influents du comité Abako, tels Pierre Canon et Simon Tezzo. Alors l'on fit appel à un Muyombe qui avait une forte personnalité et un grand caractère. Kasa-Vubu commença à donner à l'Abako des bases solides, d'en assurer une expansion numérique, d'en faire un puissant instrument politique. « La parution à Léopoldville, le 1er juillet 1956 du manifeste de Conscience africaine allait lui donner enfin la possibilité dont il rêvait depuis tant d'années, de réagir, et d'exprimer publiquement ses opinions.

Un bourgmestre contestataire

En janvier 1956 sortit le plan Van Bilsen de décolonisation de 30 ans. Un cercle d'étude des intellectuels congolais autour de l'abbé Malula (ancien collègue de Kasa-Vubu à Mbata-Kiela et futur cardinal) comprenant Ileo, Ngalula, Ngwenza sortit le « Manifeste de la conscience africaine ». Ils appuyaient les idées de Van Bilsen. Ils étaient opposés aux partis politiques dont la caractéristique est la division, alors que les Congolais ont besoin d'union.

L'Abako réagit immédiatement pour démontrer qu'il y a des partis politiques congolais bien implantés. Des commissions sont constituées pour étudier ce manifeste. Les résultats seront publiés le 23 août 1965 lors d'une Assemblée générale dans les locaux de la population noire (en face du terrain de basket du stade des Martyrs, chez Paulino) devant une foule immense. Ce sera le manifeste de l'Abako qui exige l'indépendance immédiate. « Le mot magique et tabou est lancé. Léopoldville qui est habité majoritairement des Bakongo, c'est l'enthousiasme et le délire. L'administration coloniale prend peur et panique, même cas pour certains groupes des missionnaires et quelques intellectuels congolais. Cette union sacrée contre-attaque en diabolisant Kasa-Vubu et l'Abako : ce sont des tribalistes, des séparatistes qui ne demandent l'indépendance que pour le Bas-Congo. Toute l'année 1957 fut meublée par un combat sourd et éprouvant de l'Abako et les fédérations ethniques du haut : des Mongo, des Bangala appuyés par l'administration coloniale ». Kasa-Vubu devient la bête noire, l'homme à abattre. Les Européens craignaient énormément le « roi Kasa » plus que tout autre leader congolais vu sa constance dans le rejet extrémiste de la colonisation et surtout le poids humain et la discipline de l'Abako à Léopoldville. Aux élections municipales du 8 décembre 1957, l'Abako remporte 130 sièges des conseillers sur 170, soit 78,2. Pour Kasa-Vubu, c'est un triomphe. Il deviendra bourgmestre de Dendale, l'actuelle commune de Kasa-Vubu. Le jour de son installation, le 20 avril 1958, une grande cérémonie est faite à l'actuel rond point Gambela devant une impressionnante foule et le premier bourgmestre belge, Tordeur. Le discours de Kasa-Vubu crache du venin sur la colonisation : la foule exulte, mais les Belges présents se lèvent et partent. Le nouveau bourgmestre refuse de hisser devant sa maison les couleurs belges, il ne veut pas que l'on puisse croire que ce drapeau ait quelque raison d'être planté au Congo. Seul le drapeau bleu à étoile d'or, le vieux drapeau de l'Etat indépendant du Congo trouve grâce à ses yeux.

Premier président de la République

Les premières élections législatives organisées sur l'ensemble du territoire national en 1960 connaissent la victoire du Mnc/Lumumba sur l'Abako de Kasa-Vubu qui remporte, néanmoins, tous les sièges dans le Bas-Congo et trois sièges sur quatre à Léopoldville. Aucun parti n'ayant obtenu une victoire suffisante pour gouverner seul, deux principales coalitions politiques se forment, l'un autour du Mouvement National Congolais (Mnc/L), de Patrice Lumumba; l'autre sous l'appellation Cartel d'Union Nationale, autour de Kasa-Vubu. Les deux coalitions représentées au parlement se partagent le pouvoir; Lumumba forme le gouvernement en tant que premier premier ministre, et Kasa-Vubu devient le tout premier président de la jeune République. Quelques jours seulement après l'indépendance, le gouvernement est secoué par une mutinerie de la Force publique, l'armée belge intervient pour protéger le résidants belges restés au Congo, et soutenir la sécession (11 juillet 1960) de la province du Katanga sous Moise Tshombe. Kasa-Vubu et Lumumba font venir les Casques bleus des Nations Unies, qui ne parviendront pas à restaurer l'autorité de l'Etat. Il eu des folles rumeurs dans les médias occidentaux que Lumumba allait faire venir les troupes soviétiques pour restaurer l'autorité de l'Etat. Le 5 septembre, avec le soutient de la Force publique, Kasa-Vubu révoqua Lumumba qui, à son tour le révoqua aussi. En octobre, Mobutu fait son premier coup d'Etat militaire, avec l'appui tacite de Kasa-Vubu, en formant le gouvernement des commissaires généraux, et, plus tard, en négociant la nomination de Tshombe comme premier ministre en 1964. Mais le même Mobutu fera encore un deuxième coup d'Etat en reversant Kasa-Vubu, le 24 novembre 1965. Il est décédé, pauvre, le 24 mars 1669, en résidance surveillée à Boma. Le régime militaire, en place à l'époque, aurait refusé d'autoriser son évacuation pour des soins appropriés à l'étranger.

Vie privée

Peu connue du public, la vie privée du Président Kasa-Vubu n'offrait cependant rien de bien mystérieux : elle était tout entière marquée de discrétion et de simplicité, de discipline et de travail. Le Président était matinal, et se levait tous les jours à cinq heures, de manière à entendre les premières nouvelles. Il travaillait ensuite à son bureau de la résidance jusqu'à 7 heures. Les heures calmes et paisibles étant propices à la réflexion. C'est alors qu'il prenait la plupart de ses décisions, notamment en signant les textes et décrets soumis à sa signature et qu'il avait pu parcourir la veille. Ensuite, il prenait son petit déjeuner en famille et s'apprêtait à se rendre à Kalina (Gombe), où se trouvait son Cabinet (actuel ministère de l'Intérieur). Il y arrivait d'habitude vers 8 heures.

Chaque matin avait lieu la réunion du Cabinet. Le président distribuait le travail et remettait à chacun, dûment annotés, les documents et les pièces qu'il s'agit de traiter. Aussitôt après, c'est le défilé des audiences : ambassadeurs, ministres, hommes politiques, personnalités de passage se succédaient, souvent jusqu'à midi, et parfois au-delà dans le bureau présidentiel. Rentré chez lui, le président prenait son dîner. Ensuite, quand le temps était favorable, il aimait se rendre avec son épouse, Hortense Kasa-Vubu N'goma Massunda, dans le parc pour s'y reposer à l'ombre des arbres.

C'est l'après-midi que le président recevait solennellement les ambassadeurs qui venaient lui présenter leurs lettres de créance. Le reste de l'après-midi est consacré à la correspondance, à l'étude des dossiers, à la lecture de la revue de presse. Comme le disait avec humour le président : "Quand les enfants rentrent de l'école, ils commencent leurs devoirs, tandis que moi, je continue les miens". Quand le travail ne le retenait pas jusqu'à une heure plus avancée de la nuit, le président se couchait vers 9 heures.

Ses loisirs, le Président Kasa-Vubu les consacrait de préférence à travailler dans les champs qu'il possédait au-delà de N'djili. Il n'hésitait pas à mettre lui-même la main à l'ouvrage, et maniait tout aussi bien la machette que le sécateur. Les jours où ses enfants ont congé, il aimait à passer la soirée en famille, à regarder des films qu'il faisait projeter chez lui, ou, d'autres fois, la télévision. Hors de l'exercice de ses fonctions, le Président Kasa-Vubu circulait d'habitude dans une démocratique Volkswagen. Ses goûts sont simples. Il ne fumait pas, ne buvait d'alcool que rarement, les soirs de réception.

Méthodique et infatigable, il n'a accepté de prendre quelques vacances que sur l'ordre formel de ses médecins, et il dira ce jour là : "C'est mon premier congé depuis 1955".

Et il ajoute en riant : "A part bien entendu les deux mois qui ont suivi les événements du 4 janvier 1959". C'est un homme d'Etat qui appréhendait la dimension morale de la politique et refusait les compromissions dégradantes auxquelles le pouvoir conduit parfois ceux qui ne voient dans l'autorité qu'une occasion de puissance et d'enrichissement rapide.

SOURCES : www.lepotentiel.com, www.kasa-vubu.info, sunset.ennis.ie et autres

Lire aussi : 4 janvier 1959 : la fuite de Kasa-Vubu... | La Constitution de Luluabourg consacrait l'éclipse des lumumbistes



02/11/2007
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