200 ONG appellent Kabila à "mettre fin" aux attaques contre l'Assemblée
KINSHASA (AFP) — Plus de 200 ONG congolaises et internationales ont appelé lundi le président de la République démocratique du Congo (RD Congo) Joseph Kabila à "mettre fin" aux attaques contre l'Assemblée menées "sur ordre des membres de la coalition" au pouvoir.
"Nous en appelons à votre intervention personnelle et vous prions d'user de vos prérogatives de garant de la Constitution et de chef politique de l'AMP (coalition majoritaire) pour mettre fin à tous les actes d'intimidation et de menace qui minent l'indépendance du Parlement", écrivent ces ONG dans une lettre ouverte au président Kabila, dont l'AFP a reçu copie à Kinshasa.
Une crise s'est ouverte à l'Assemblée nationale depuis que la démission de son président, Vital Kamerhe est exigée par l'Alliance de la majorité présidentielle (AMP) qui lui reproche d'avoir désavoué le président Kabila, en qualifiant de "grave" l'entrée le 20 janvier des soldats rwandais dans l'est du pays, après un accord entre Kinshasa et Kigali.
La démission de M. Kamerhe, membre de l'AMP et longtemps considéré comme un proche de Kabila, doit être à l'ordre du jour, cette semaine, de la prochaine séance de l'Assemblée.
"Ce conflit a déjà donné lieu à des abus des droits humains par le gouvernement qui a procédé à des arrestations arbitraires des défenseurs des droits de l'homme et des étudiants", constatent ces ONG, 200 congolaises et quatre internationales dont Human Rights Watch et International Crisis Group.
Elles craignent que ces incidents débouchent sur un "climat favorable au recours à la répression par les forces de sécurité et de police" et se disent "convaincues que ces actes (...) auront des conséquences négatives sur l'indépendance du Parlement et sur sa capacité à exercer efficacement son contrôle sur l'exécutif comme le prévoit l'article 100 de la Constitution".
Ces ONG exhortent le président Kabila à "veiller à ce que la recherche d'une cohésion politique au sein du groupement politique AMP ne puisse se faire au prix de l'intérêt général et du droit des Congolais à une démocratie vibrante".
L'ONG congolaise "Journaliste en danger" (JED) avait "vigoureusement" dénoncé vendredi la multiplication des atteintes par les autorités à la liberté d'expression des medias couvrant la crise à l'Assemblée, demandant au gouvernement de "mettre fin à toutes les tentatives d'instauration de la pensée unique".
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