Le Blog de Sacrebopol

Évariste Kimba

Évariste Kimba (né le 16 juillet 1926, exécuté le 1er juin 1966 à Kinshasa), fut Premier ministre de la République démocratique du Congo sous la présidence de Joseph Kasa-Vubu. Opposant de Mobutu Sese Seko, il fut condamné à mort et exécuté en public en mai 1966 à Kinshasa, avec les ex-ministres Jérôme Anany, Emmanuel Bamba et Alexandre Mahamba, groupe connu comme les Martyrs de la Pentecôte.

 

LES SEIGNEURS DU CONGO DÉMOCRATIQUE
 

« La liberté est l'idéal pour lequel, de tous temps et à travers les siècles,
des hommes ont su lutter et mourir ».

Patrice Emery Lumumba


Depuis le 30 juin 1960, la République Démocratique Du Congo connaît des situations de plus en plus dramatiques. Et les Congolais qui étaient appelés à se tenir debout et à lever leurs fronts longtemps courbés se sont retrouvés esclaves de leurs compatriotes qui les déchirèrent, les appauvrirent, les massacrèrent. Et sous le régime de chacun de ces seigneurs du Congo, les Congolais ne connurent pas de paix. Bien que chacun de ces seigneurs avait ses particularités, tous avaient certains traits communs : Joseph Kasa-Vubu, Joseph Désiré Mobutu, Désiré Kabila, Joseph Kabila.

Depuis le 30 juin 1960 chaque président du Congo avait, si pas le même prénom, alors le même nom que son prédécesseur. Comme Joseph Kasa-Vubu, le premier président Mobutu se prénommait aussi Joseph, alors Joseph Désiré Mobutu. Comme ce dernier, son successeur se prénommait aussi Désiré, alors Laurent Désiré Kabila et le successeur de ce dernier se nommait aussi Kabila, Joseph. Le Congo Démocratique a jusque là été dirigé par Joseph, Joseph Désiré, Laurent Désiré Kabila et Joseph Kabila. On dira alors que le Congo a été dirigé par Joseph premier, Joseph II (ou Désiré premier), Désiré II (Kabila premier) et Joseph III (ou Kabila II). Les différents rois d'un royaume sont unis par le lien du sang, tandis que les différents présidents de la République Démocratique du Congo sont jusque là unis par le lien de nom. Est ce un fait du hasard ? Si oui, alors un hasard qui interpelle.

Ces noms ont-ils une influence quelconque sur leurs pouvoirs ? Loin de nous toute idée de superstition ; La situation que traverse le Congo nous oblige à nous poser toutes sortes de questions ; Même les moins permises, n'en déplaise à certains. Aujourd'hui, nous sommes en droit de nous demander si l'éminent professeur belge VAN BILSEN, n'avait-il pas raison de proposer dans l'une de ses publications faites en 1955, un plan de trente ans pour l'émancipation de l'Afrique belge, c'est-à-dire, du Rwanda, du Burundi et du Congo belge. Pourtant les leaders congolais de l'époque avaient trouvé sa proposition trop retardante. Alors, une question se pose : où se trouve la RDC quarante-trois années après son indépendance sous le règne de ses seigneurs ?

JOSEPH, LE MANGEUR DES PREMIERS MINISTRES

Président de la République Démocratique du Congo, il le devint grâce à l'apport considérable du MNC. Joseph premier était-il tribaliste ? Dieu seul le sait. Avant de devenir président de la république, Joseph Kasa-Vubu était président de l'ABAKO, Alliance des Bakongo, qui regroupait essentiellement les Bakongo. Bien que prônant le fédéralisme, l'ABAKO était surtout hanté par les démons du séparatisme. Certains de ses sympathisants proposaient même de fusionner les Bakongo du Congo-Kinshasa à ceux du Congo-Brazzaville. D'autres par contre voulaient la création d'une confédération par soucis de voir les Bakongo jouir d'une très grande autonomie. Et c'est par l'ABAKO que Joseph Kasa-Vubu devint président de la république.

Préoccupé par le pouvoir absolu, celui qu'on appelait “papa Kasa” ne tolérait pas des rivalités. Et Lumumba fut le premier à en payer le prix. Par l'ordonnance du 5 septembre 1960, le président Joseph Kasa-Vubu le révoqua de ses fonctions de Premier ministre et de toutes ses autres fonctions ministérielles. Et quelques mois après, il le transféra au Katanga où il fut tué. Le président Kasa-Vubu porte, comme la Belgique, la responsabilité morale de la mort de Lumumba. A en croire le message de Moise Tshombe reçu le 1er février 1961 par le secrétaire général de l'ONU, le transfert de Patrice Emery Lumumba au Katanga « est dû à l'initiative et à la demande de Monsieur le Président de la République du Congo, son excellence Monsieur Joseph Kasa-Vubu ».

“Papa Kasa”, sans pourtant en donner l'air, était un politicien très rusé. La ruse est du diable, dit-on. Papa KASA était passé maître en fait de destituer ses premiers ministres que l'opinion se vit forcer de le baptiser “le mangeur des premiers ministres”. Il avait su utiliser et se défaire avec une extrême habileté de tous ses premiers ministres : Lumumba, Ileo, Adoula, tous en firent les frais.

La situation du pays devenant de plus en plus critique, Joseph Kasa-Vubu, sur l'influence du groupe de BINZA s'était vu obligé de faire appel à une personne réputée pour son courage et son savoir-faire. L'oiseau rare fut Moise Tshombe qui s'était retiré à Madrid, en Espagne. En juillet 1964, Tshombe devint Premier ministre du Congo démocratique. En quinze mois, il réussit à remettre de l'ordre au pays. Cet exploit lui valut le surnom de “sauveur”. Le président Kasa-Vubu en devint furieux.

Jaloux de son Premier ministre, le “mangeur” des premiers ministres, le destitua, voyant déjà en lui son éventuel remplaçant aux échéances électorales prochaines. En bon calculateur, pour éviter les soulèvements au Katanga, province dont Tshombe était originaire, papa Kasa, nomma un autre Katangais à sa place, Evariste Kimba.

Le Congo éclate…

Le Congo devenait de plus en plus ingouvernable, l'instabilité politique qui s'y était installée durablement avait plongé le pays dans un indescriptible chaos…

Le pays connut-il la paix sous le règne de Joseph Kasa-Vubu ? Non. Déjà le 5 juillet 1960, une mutinerie éclata au sein de la force publique sous l'encadrement belge. Le 11 juillet de la même année, Moise Tshombe proclama l'indépendance du Katanga. C'était le début de la fameuse sécession Katangaise qui dura trois ans. Patrice Emery Lumumba qui ne contrôlait plus le pays rompit les relations diplomatiques d'avec la Belgique et sollicita l'intervention des casques bleus de l'ONU et les Soviétiques.

Comme pour aggraver cette situation trouble, le 8 août, Albert Kalonji proclama à son tour la “naissance” de l'Etat autonome du sud Kasaï. La première grande guerre civile venait d'éclater. Début septembre, Antoine Gizenga créa la république Populaire du Congo avec comme capitale Stanleyville, l'actuelle Kisangani. Cette république sera reconnue par une bonne quinzaine de pays du bloc communiste.

Les casques bleus de l'ONU et l'armée congolaise mirent fin à la rébellion de Gizenga au mois de janvier 1962 et à la sécession katangaise, en janvier 1963. En 1964 une autre rébellion de grande envergure s'annonça. Celle-ci fut organisée contre les tenants de Kinshasa. Elle partit de l'Ouest, dans le Kwilu, sous la conduite de Pierre Mulele. Dans l'Est, les Simba prirent le relais avec Gaston Sumialot, Christophe Gbenye et Olenga. Ils s'emparèrent de la province Orientale, du Kivu, du Maniema, du Sankuru, d'une partie de l'Equateur et du Nord Katanga.

Tshombe, Premier ministre, renforça les rangs des forces gouvernementales par les mercenaires, la rébellion fut vite anéantie.

JOSEPH-DESIRE MOBUTU, LE GUIDE DU ZAÏRE

Le 24 novembre 1965, un autre Joseph, cette foi-ci Joseph Désiré prit le pouvoir à Kinshasa par un coup d'état militaire. Il décida selon ses propres termes, d'envoyer tous les politiciens en congé et il promit de restituer le pouvoir aux civils après cinq ans, le temps de remettre de l'ordre au pays. Après cinq ans ? C'était mal connaître “Elombe” Sese.

Mobutu s'était mis très vite à asseoir son autorité dès sa prise de pouvoir. Inquiété par la popularité de Tshombe et par une rumeur selon laquelle ce dernier recrutait des mercenaires, il fut très perturbé. Il fallait trouver les moyens pour persuader les ambitieux à abandonner leur projet, si projet il y avait. Le 6 mars 1967, le conseil de guerre poursuivit Tshombe pour, entre autres motifs : haute trahison pour avoir assassiné Lumumba, avoir orchestré la meurtrière sécession katangaise… Mobutu était en train de mettre Tshombe hors-jeu. Un billet Madrid - Kinshasa fut même mis à sa disposition pour venir comparaître. Chose qu'il ne pouvait pas faire. Pour Mobutu, un adversaire venait d'être effacé.

En 1966, quelques officiers partirent contacter Evariste Kimba pour le mettre au courant de leur situation alarmante. Ils lui proposèrent de renverser le régime de Mobutu. Une nuit, Mahamba, Anany et Bamba s'étaient retrouvés autour d'une tasse de thé chez le colonel Bangula pour discuter sur les modalités de renverser le régime. Arrêtés, après un procès fantaisiste, ils furent pendus le 31 mai 1966 au camp Kokolo devant une foule venue de tous les coins de KINSHASA.

Dans une interview accordée à la radiotélévision belge Mobutu dira : « pour moi c'était nécessaire de procéder à l'exécution. Cela vous paraîtra peut-être illogique, mais vous raisonnez, vous autres européens, avec votre esprit cartésien. Mais nous, nous sommes des bantous. Le respect du chef c'est quelque chose de sacré et il fallait frapper par exemple (…) j'ai décidé (…) que nous sommes au pouvoir pour cinq ans et un point c'est tout ».

Le ton était donné, un dictateur s'était révélé : le guide, le timonier, le fondateur, l'éclaireur, le père de la nation perspicace, le sauveur, l'unificateur, le pacificateur, le dieu du Zaïre. Il fallait le suivre comme des aveugles. Imiter son habillement, son parler, sa démarche, et c'était le signe du militantisme. Ce Joseph ayant tant désiré le pouvoir, il finit par plonger le Congo qu'il avait d'ailleurs rebaptisé Zaïre, dans l'une des dictatures les plus criantes et les plus sauvages d'Afrique où un culte presque sacré lui était voué, lui accordant tous les attributs de Dieu. Les Zaïrois, laissant de côté la bêche et la houe, excellaient dans les chants et danses patriotiques. Ne fallait-il pas chanter et danser pour honorer le guide et pour lui exprimer l'amour ? Dans l'entre temps, l'économie faisait une véritable descente aux enfers. Animation politique oblige !

Mobutu créa le MPR, Mouvement Populaire de la Révolution, parti-Etat dont les Zaïrois, vouloir ou pas, du fœtus au cadavre, tous en étaient membres et le mobutisme en était la doctrine. Mobutu institua le retour à l'authenticité qui connut un échec sans pareil. Le recours à l'authenticité n'a pût parer aux catastrophes du retour à l'authenticité. Il fallait chercher des sapeurs pompiers ailleurs. C'était alors le “au secours de l'authenticité” par la communauté internationale qui sanctionna les folies de Mobutu.

Joseph Désiré était prisonnier de sa tribu, de sa province. Déjà quand il prit le pouvoir, quelques temps après, on se plaignait de l'“équatorisation” du pouvoir. Les ressortissants de sa province de l'Equateur étaient plus favorisés que les autres et occupaient des postes importants.

Pour parler de la politique, il fallait être dans sa maison, portes et fenêtres fermées, autour d'une tasse de café avec ses enfants ou ses amis.

Les contestations, sous Mobutu, étaient réprimées avec une telle violence que pour parler de la politique, il fallait être dans sa maison, portes et fenêtres fermées autour d'une tasse de café avec sa femme et ses enfants. L'argent du pays servait à entretenir ses parrains en occident, ses multiples et innombrables Concubines dont les femmes de certains collaborateurs, bref à asseoir son pouvoir.

En avril 1990, Mobutu instaura la démocratie, une démocratie de façade car le peuple ne pouvait pas décider de son destin. le Zaïre démocratique devint très vite le Zaïre anarchique…

Les guerres sous Mobutu…

Comme à l'époque de joseph 1er, donc de Kasa-Vubu, le pouvoir de Mobutu fût beaucoup contesté et combattu. Le 08 mars 1977 éclata au Katanga, la guerre de 80 jours menée par les ex gendarmes Katangais qui vivaient en exil en Angola. Les rebelles étaient conduits par un certain général Nathanaëlle Mbumba, ancien commissaire de police parti en Angola en 1968. MBUMBA attaque le Shaba à la tête du FLNC, front de libération nationale du Congo. Mutshatsha, Kapanga, Kasaji… tombèrent entre les mains des rebelles. Les Forces Armées zaïroises n'arrivaient pas à anéantir la rébellion. C'est grâce à l'armée marocaine et à l'apport logistique de l'armée française qu'enfin la rébellion fut défaite. En mai de la même année, Nathanaëlle Mbumba est vaincu. Une année après, soit en mai 1978, les ex gendarmes Katangais revinrent à la charge. Ils n'attaquèrent plus à partir de l'Angola, mais par la Zambie et ils prirent la ville de Kolwezi, poumon économique du Zaïre. Sous prétexte de libérer les otages européens pris par les rebelles, les légionnaires français tombèrent sur Kolwezi et permirent ainsi à l'armée de Mobutu de reconquérir le terrain tombé sous les bottes des assaillants. La rébellion fut mise en déroute, et Mobutu sauvé.

Craignant une autre invasion, Mobutu fit appel à une force panafricaine de maintien de la paix qui restera une année au Zaïre. Prévention oblige.
Six ans après la deuxième guerre du Shaba, un autre groupe de rebelles s'emparèrent de Moba, ville située sur les rives du Lac Tanganika. Avec l'assistance des parachutistes français, les forces armées zaïroises réduirent ce coup de force. Au mois de juillet 1985, les rebelles du Parti révolutionnaire populaire de Laurent-Désiré Kabila attaquèrent de nouveau Moba. Ils furent vite maîtrisés.

Septembre 1996, une nouvelle rébellion éclata à l'Est. Rébellion conduite par l'AFDL de Kabila et assistée militairement et matériellement par le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda puis par l'Angola. Devant un Mobutu affaibli par le cancer, délaissé par ses amis occidentaux, la rébellion gagna rapidement du terrain. Une à une les villes tombèrent. Le 16 mai 1997, Mobutu prit la fuite, abandonnant un pouvoir qui était son attribut. Sa propre prophétie venait de s'accomplir : mûr ou pas mûr, contre l'ouragan de l'histoire le fruit finit toujours par tomber. Le 17 mai 1997, Kabila s'autoproclamat président de la République à partir de Lubumbashi, chef lieu de sa province d'origine.

L. DESIRE KABILA, LE SUPER KATANGAIS

Le 17 mai 1997, après la fuite de Désiré 1er, Mobutu, à cause de l'avancée des troupes de l'AFDL (Alliance Des Forces Démocratiques Pour La Libération du Congo) vers Kinshasa, Désiré II, Laurent-Désiré Kabila, s'autoproclamat président de la République à partir de Lubumbashi, ville conquise le 9 avril 1997. Laurent-Désiré Kabila est un intellectuel marxiste, partisan de Patrice Emery Lumumba, trafiquant d'or, terroriste preneur d'otages, combattant nationaliste pour certains, opposant très rusé pour d'autres. L'homme a beaucoup vécu en Tanzanie où il fut recruté pour être le porte-parole de l'AFDL. Kabila s'était forgé une réputation de dur. Dans un meeting tenu au stade Mobutu de Lubumbashi en avril 1997, il affirma pince-sans-rire, qu'il avait un cœur de fer.

Il fit de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), le seul mouvement autorisé au Congo. Les hommes politiques qui avaient bravé cette mesure, en organisant des manifestations politiques, étaient jetés en prison ou frappés d'une mesure de relégation administrative dans leur village natal avec tracteurs et engins pour participer au développement de leurs coins. Devant cet homme imposant, les anciens dignitaires prenaient le chemin de l'exil. Ils n'avaient pas de choix car celui qu'on appelait “Mzee” les avaient contraints à un congé forcé pour avoir passé plus de trente ans aux affaires. « Trente ans de pouvoir, trente ans de congé » affirmait le Mzee.

Curieusement le Mzee était en train de marcher sur les traces de son homonyme Désiré 1er, Mobutu, en perpétuant une autre sorte de dictature en RD-Congo, confirmant automatiquement la véracité du proverbe qui soutient qu'un clou en chasse un autre. Ou disons mieux, un grand clou chasse toujours un moins grand. Kabila n'hésitait pas à mettre au frais les éventuels opposants qui le gênait. Dans un poulailler, seul un coq devait faire la loi. Et en RDC, seul Kabila devait faire la loi. Les Olenga Nkoyi, Zaidi Ngoma, et même Masasu, qu'il traita des fumeurs de chanvre et d'ancien caporal de l'armée rwandaise, en firent les frais. Il écarta tous ses amis co-fondateurs de l'AFDL : Kisase Ngandu assassiné avant même la prise de Kinshasa, Bugera ministère d'Etat sans portefeuille, Masasu exécuté à Mpweto, Kabila resta le seul seigneur régnant.

Kabila tribaliste ? Surpris, il rétorqua : « Personne n'a demandé à Dieu de lui donner une tribu ». L'AFDL, selon une certaine opinion, était définie à partir de ses sigles comme l'Alliance des Fous et Délinquants de Lubumbashi. Lubumbashi est la capitale du Katanga, province d'origine du président. Comme KASAVUBU, L-D Kabila s'était révélé dans une association tribale, le Balubakat, vers les années 1960.

En réalité, les Baluba du Katanga et les Rund occupaient sous son règne des postes clés. Que ça soit dans le gouvernement, dans l'armée, comme à la banque centrale, Kabila était-il sous le joug de sa tribu ? Tout porte à le croire. Comment pouvait-il garder aux affaires un Gaétan Kakudji comme ministre de l'intérieure alors qu'il avait son cœur dans la bouche ? Eddy Kapend révéla lors du procès du 18 octobre 2002 que le président Kabila Désiré dit un jour que « si quelque chose lui arrivait, que le contrôle de l'armée ne leur échappe pas ». Le président s'adressait, selon les dires du colonel Kapend, à Célestin José Kifwa, général Jean-Claude Kifwa, le général major Joseph Kabila, Mwenze Kongolo, Gaetan Kakudji et Eddy Kapend. Ils sont tous Katangais. De surcroît, Luba ou Rund. Le président Kabila Désiré était de père luba du Katanga et de mère Rund. La conclusion peut être vite tirée…

A la dissolution de l'AFDL, Désiré Kabila créa les comités du pouvoir populaires, CPP. A travers les CPP, Laurent Désiré Kabila prétendit remettre le pouvoir au peuple en lui demandant de se prendre en charge. Mais au lieu de laisser le peuple choisir les animateurs au rang élevé des CPP, parce qu'il était sensé détenir le pouvoir, mais c'est Kabila qui les nomma.

Les Congolais étaient toujours curieux de connaître la femme du président. Sans succès. Face à cette situation on lui attribua à tort ou à raison plusieurs femmes dont la tumultueuse Elizabeth Tshala Mwana, musicienne congolaise de renom qui, dans les années 1980 avait semé la pagaille jusqu'à être déclarée indésirable en Côte d'Ivoire. Comme elle passait pour la maîtresse de Laurent Désiré KABILA, on s'était mis à l'appeler “maman présidente”, ce qui voulait dire madame l'épouse du président. Cette rumeur fut confirmée, lors de la visite de la femme du président Sassou Ngesso à Kinshasa. Au port de Kinshasa c'est Tshala Mwana qui était là pour l'accueillir. La tradition voulant que la femme qu'un chef de l'Etat ne soit accueillie que par la femme du chef de l'Etat du pays hôte. Un jour le correspondant de BBC à Kinshasa demanda au président « qui est la première dame ? » Il rétorqua : « la votre a quel numéro ? ».

Il a fallu attendre la mort de Laurent Désiré KABILA pour que la nation congolaise connaisse enfin son épouse. S'agissait-t' il d'une présentation posthume ou d'un remariage posthume ?

L'autre guerre…

Arrivé au pouvoir par la force des armes, ces mêmes armes se retournèrent contre Désiré II, entendez Laurent-Désiré KABILA, pour tenter de le faire partir du pouvoir. Le 02 août 1998, la 1ère brigade de Forces armées congolaises basées à Goma et les banyamulenge soutenus par l'armée rwandaise déclenchèrent une nouvelle rébellion. Déjà le 06 août, les rebelles réunis au sein du RCD, Rassemblement congolais pour la Démocratie, contrôlaient les trois principales villes de l'Est : Uvira, Bukavu et Goma. Le 23 août, c'est le tour de Kisangani de tomber, puis Kindu en octobre. Kabila soutenu par le Zimbabwe, l'Angola, la Namibie et momentanément le Tchad n'arriva pas à bout des rebelles qui ne cessaient de gagner du terrain.

Dans l'entre-temps, un autre mouvement rebelle vit le jour. Il s'agit du MLC, Mouvement de Libération du Congo, dirigé par le Jean Pierre Bemba, fils du richissime Bemba Saolona. Le MLC s'empara essentiellement des villes de la province de l'équateur et établit son siège à Gbadolite, Versailles du défunt président Mobutu. Attaqué de tous les côtés, le pouvoir de Kabila se mit à chanceler, à vaciller…

A défaut de “bouter l'ennemi hors de la RDC” comme il le chantait, Kabila se vit contraint de négocier la paix. Le 18 avril 1999 il signa un accord de paix prévoyant un cessez-le feu à Syrte, en Libye. Accord qui resta sans effet.

Le 17 mai, le RCD connu une scission.
Février 2000, l'ONU approuva l'envoi de 5.537 hommes pour aider au respect d'un cessez-le feu. Le 16 juin 2000, le conseil de sécurité adopta une résolution ordonnant le retrait de toutes les forces étrangères, mais sans fixer d'ultimatum. Kabila devenait de plus en plus dépassé, il excellait dans des discours, sans que son armée ne récupère une portion de territoire. L'homme au cœur de fer n'avait en réalité qu'un cœur en chaire.

Le 16 janvier 2001, une autre prophétie de Désiré Mobutu se réalisa. Kabila Désiré est assassiné à Kinshasa. En effet, pendant la guerre de l'AFDL, Mobutu avait prophétisé en disant : « Aujourd'hui Kabila utilise les armes contre moi, ces mêmes armes se retourneront demain contre lui ». Oui, son pouvoir était menacé par les armes et par une arme, il avait été lâchement abattu.

JOSEPH KABILA, L'AUTRE PACIFICATEUR

Le 16 janvier 2001, le président Laurent Désiré Kabila était assassiné au palais présidentiel par, dit-on, un de ses gardes du corps. Le 17 janvier, le gouvernement décida de confier " la direction de l'action gouvernementale et le haut commandement militaire au général-major Joseph Kabila ", fils du chef de l'Etat. Ainsi Joseph III ou Kabila II passa au pouvoir. Il est le seul président à porter soit un prénom soit un nom de tous ses prédécesseurs à la présidence de la RDC. D'apparence calme, comme Joseph 1er, entendez Kasa-Vubu, mais en réalité c'est une eau qui dort. Il passe champion en ruse comme Joseph II, Mobutu et enfin c'est un Kabila comme son présumé père. Présumé, oui, selon certaines sources, Joseph Kabila ne serait qu'un fils adoptif de Laurent Désiré Kabila. Son père serait un compagnon de LD Kabila mort au maquis. LD Kabila épousera sa femme et adoptera son fils.

Lors de son investiture, Joseph Kabila prit l'engagement de respecter la déclaration universelle des droits de l'homme. Malgré cette promesse ferme et solennelle, les journalistes et les militants des droits de l'homme ont continué à être arrêtés arbitrairement, sans procès. Les citoyens sont muselés, l'arbitraire bat son plein et le clan Kabila est dans toutes les combines mafieuses : hétérogénéités, carburant, trafic d'influence, fraudes fiscales ou douanières… Il libéralise les activités des partis politiques, mais seul le PPRD, parti des amis de son défunt père use et abuse des médias officiels. Il fait de LD Kabila un héros national, alors qu'il renie tous ses actes. Comme qui dirait, il a fait de lui un héros parce qu'il est sensé être son père. Du coté social il assiste impuissant au calvaire du peuple. Il avoue son incompétence et son incapacité sans gène : « Je ne suis pas venu avec un panier de solutions », ose-t-il dire. Alors pourquoi est-il président ? Pour pacifier le pays, dit-on. C'est en fait la carte la plus facile à jouer de la part de ce président autodidacte, qui “apprend sur le tas”. Ça lui évite trop de gymnastiques intellectuelles et scientifiques. Une des façons géniales de prouver son intelligence consiste à cacher son ignorance. Un ignorant qui se tait peut facilement passer pour un savant qui réfléchit ou pour un philosophe qui médite. A propos de philosophe, quel écart y a-t-il entre lui et le sophiste ? Ne dit-on pas, avec raison, que le sophiste n'est pas le philosophe, il est son ombre. Depuis qu'il a accédé au pouvoir, alors que les sacrifices de l'effort de guerre ont sensiblement diminué, les travailleurs ne sont presque plus payés : Là où les salaires tombaient au compte-gouttes, même plus une goutte n'y tombe ; et là où il y avait un salaire, même insignifiant soit-il, il commence maintenant à tomber au compte-gouttes. Le seigneur Kabila II est en train de battre de l'aile…

Joseph a-t-il les mains propres ? Non. Il avait participé dans presque tous les crimes et assassinats commis par son père. Il aurait aussi assisté en personne à l'exécution du commandant Masasu à Mpweto après un jugement sommaire. Et un avocat en exil d'affirmer qu'il aurait également détourné les soldes destinés aux militaires de la province de l'Equateur, juste qu'il ne devienne président de la République et qu'actuellement, ses trafics seraient couverts par son frère Saïdi.

La guerre sous Joseph Kabila…

Le 17 janvier 2001, Joseph Kabila se vit confier le pouvoir par les proches de son père, que les Congolais appellent “les tontons”, et il est ainsi appelé à coordonner l'action du gouvernement et du haut commandement militaire. Le Congo est en pleine guerre. A l'Est le RCD/ Goma, le RCD/N et le RCD/ ML règnent en maîtres. Au Nord le MLC de Jean-Pierre Bemba. Et à ceux-ci s'ajoutent les Maï-Maï et le commandant Tutsi Masunzu qui combattent principalement le RCD/GOMA. Le gouvernement de Kinshasa ne contrôle plus qu'une portion du territoire.

Comme on le constate, Joseph n'avait pas seulement hérité le pouvoir de son père, mais aussi la guerre et les opposants de ce dernier.
Le 2 février 2001, il prend l'engagement devant le conseil de sécurité de l'ONU de relancer les accords de paix, d'engager un dialogue avec les rebelles et de collaborer avec l'ONU. Vingt jours plus tard, les pays engagés dans la guerre en RDC acceptent d'amorcer le retrait de leurs troupes. Quelques jours avant, le 16 avril 2001, Joseph Kabila reconduit l'ancien président du Botswana, Katumile Masire, comme médiateur alors que son père l'avait débouté. Le président Joseph se met à négocier la paix avec les adversaires de son père. Le jeu en vaut la chandelle, il tient à ce que son nom soit gravé en lettre d'or dans l'histoire du Congo. Joseph Kabila, le nouveau pacificateur, l'autre unificateur. Dans l'entre-temps, les balles ont arrêté de siffler, les belligérants ne s'attaquent plus, disons directement. Les Maï-Maï et les interhamwe font des incursions sporadiques dans les territoires sous contrôle du RCD/GOMA. Pour ce mouvement rebelle, ils sont armés par le gouvernement pour le déstabiliser. De l'autre côté, l'armée rwandaise sous prétexte de poursuivre les génocidaires, s'attaquent aux Maï-Maï, aux positions ougandaises et de l'armée de Kabila. Et puis, L'Ituri flambe sous les conflits Hema-Lendu, les uns soutenus par les rwandais et le RCD, et les autres par le gouvernement de Kinshasa et même par l'Ouganda. Pour stabiliser la région, encore une fois de plus dans l'histoire du Congo, l'ONU débarque en mai 2003 en sapeur-pompier.

Du pareil au même ?

Qui sont ces seigneurs qui ont eu à diriger la RDC ? Qu'est ce qu'ils ont de commun ou de différent ? Selon certaines sources, chaque président aurait, en dehors de la nationalité congolaise, une origine étrangère. Joseph Kasa-Vubu, qui est un Kongo, aurait des origines dans l'autre Congo, Congo Brazzaville. Joseph Mobutu serait centrafricain. Désiré Kabila aurait changé de nationalité pendant son long exil en Tanzanie. Enfin, Joseph Kabila serait rwandais par l'un de ses parents. Un doute plane sur la filiation maternelle, pour l'un, et paternelle, pour l'autre Joseph, entendez Joseph Mobutu et Joseph Kabila. Il est impensable que Mama Yemo ait mis au monde à l'âge de 8 ans le futur maréchal du Zaïre, Joseph Mobutu. En effet, Mama Yemo est née en 1922 alors que son fils Mobutu est né en 1930. Pour ce qui est de Joseph Kabila, le doute continue à planer sur l'identité réelle de son père. Certaines personnes vont jusqu'à proposer un test d'ADN pour s'assurer de sa filiation.

La RDC n'a pas encore eu des présidents démocrates.

« Le vrai ne se déchiffre pas de l'extérieur, il n'est déposé dans aucun sanctuaire : il n'apparaît que dans l'affrontement, thèse contre thèse, arguments contre arguments », soutient Catherine KINTZLER.

Aucun président du Congo n'a accepté d'engager un débat contradictoire avec son apposition. Ils tenaient tous à ce que leurs erreurs soient approuvées par tout le monde. Ils ne voulaient pas qu'il ait d'autres sources de lumière que la leur. Ce qui est le propre des dictatures.

Joseph Désiré Mobutu, Désiré Kabila et Joseph Kabila sont unanimes sur la personne de Lumumba : C'était un grand démocrate. Un digne citoyen. Ils le reconnaissent tous comme héros national. Mais personne ne veut l'imiter pour ce qui est de la conception de la démocratie.

Dès sa prise de pouvoir en 1965, Mobutu promit les élections libres et démocratiques dans 5 ans tout en suspendant les activités de partis politiques. A sa prise de pouvoir, Désiré Kabila s'engagea à organiser les élections dans deux ans. Curieusement, il interdit aux partis politiques de fonctionner. Joseph Kabila, lui, autorise les partis de fonctionner. Mais il s'agit en réalité d'un attrape-nigaud car, il leur faut préalablement une autorisation du pouvoir pour toute manifestation. Seuls, les partis pro-kabilistes en sont exemptés.

Quelle est la conséquence des différentes dictatures en RDC ?
Joseph Kasa-Vubu, en refusant d'engager un débat sérieux, franc et sincère avec Lumumba, a provoqué la rébellion dans la province Orientale et l'ancien Kivu : avec des tenants Lumumbistes. Comme conséquence, des milliers de Congolais sont morts pour rien à cause d'un seul homme, à cause d'un petit dictateur en gestation. Jusqu'à sa mort, Joseph Kasa-Vubu n'avait pas reconnu la grandeur de Lumumba.

Joseph Désiré MOBUTU, en se faisant passer pour l'unique guide, qui ne pouvait accepter des remarques et observations de quiconque, avait suscité des révoltes et les guerres de quatre-vingt jours, de six jours, Moba I, Moba II, enfin la guerre de l'AFDL qui avait fini par l'emporter et accomplir sa propre prophétie salon laquelle “mûr ou pas mûr, contre l'ouragan de l'histoire, le fruit finit toujours par tomber”. A défaut d'être le Joseph interprète des songes, Mobutu était le Joseph, son propre prophète de malheur.
Laurent-Désiré Kabila en cherchant à supplanter tout le monde, avait fini par retourner contre lui ses alliés et plonger le pays dans la guerre la plus meurtrière de l'humanité après la deuxième guerre mondiale. Plus de 3,5 millions de morts. Celui qui se faisait passer pour “le libérateur” avait réussi à mettre sur son dos et ses alliés, et ses opposants, et même ses libérés…
Joseph Kabila, fils à papa, héritier du trône, de l'actif comme du passif, du pouvoir et de la guerre, a hérité aussi de beaucoup d'ennemis de son présumé père. Selon le RCD, il arme les Maï-Maï, les Lendu, Mbusa Nyamwisi et les interhamwe empêchant le pays de retrouver la paix. D'un autre côté, les tensions sociales font de lui un président de moins en moins aimé.
Que pensait chaque président de son prédécesseur ?

Voici les propos de Mobutu en 1966 : « Pendant plus de 5 ans notre pays a connu une tragédie si profonde et si totale que son nom est devenu la racine d'un verbe qui sert à désigner un chaos. (…) Pendant cette période terrible, il existait au Congo un gouvernement civil qui ne protégeait personne que lui-même et il tirait sa propre protection de sa légitimité constitutionnelle (…). Pendant plus de 5 ans, les cabinets civils détournaient les fonds de leurs buts naturels pour leur assigner l'usage de leur gré. D'où le désordre insensé qui s'est abattu sur les finances publiques. Au fur et à mesure que se multipliaient les malversations dont les auteurs hier encore au pouvoir, méditent aujourd'hui en prison sur les conséquences d'une malhonnêteté sans bornes ».

Voici ce que disait Kabila Laurent du régime qu'il avait précédé au stade Mobutu du Kenya, le 19 avril 1997 : « J'ai appelé Umba pour lui demander qu'il me dise comment il faisait pour voler avec Mobutu (…) Mobutu (rires) c'est le diable, ce Mobutu (…) ils doivent restituer ce qu'ils ont volé… ».

Joseph Kabila a tout simplement renié les actes de son père.
Désiré Mobutu avait brillé par un accès de zèle au début de son règne. Il n'avait pas de salaire comme Président mais se contentait seulement de sa solde de militaire. Il avait soutenu avoir trouvé les caisses de l'Etat vides. Il les avait aussi laissées plus vides.

Désiré Kabila avait aussi prétendu trouver les caisses de l'Etat vides. Il avait fustigé les malversations et la corruption qui battaient le plein sous Mobutu. Son régime, comme par enchantement, avait fini par emboîter les pas à celui de son prédécesseur. Il avait fait appel à Umba Kyamitala pour lui demander comment il volait avec Mobutu. Quelques temps après, il faisait recours aux services du même Umba, coauteur et complice de Mobutu, comme conseiller. Comme qui dirait, il voulait apprendre les stratégies utilisées par Umba et Mobutu pour détourner les deniers publics.

Du temps de Désiré Mobutu, le budget de l'Etat n'était qu'un jeu d'écriture. Avec Désiré Kabila, il y avait absence de budget. Comme Désiré Mobutu, Désiré Kabila distribuait aussi beaucoup d'argent pour acheter, quand il le pouvait, des consciences.

Là où Mobutu était le sauveur, Kabila est devenu le libérateur. Que de mots ! Que de synonymes ! Un rapprochement est vite fait entre les deux hommes : Dans leurs discours, dans les promesses tenues par chacun lors de la prise du pouvoir, dans le délai que chacun s'était imparti pour instaurer la démocratie après la prise du pouvoir, dans la conception que chacun se faisait de l'Etat. Que le tristement célèbre chantre de la révolution zaïroise authentique et du mobutïsme, reconverti en évangéliste, le très controversé Dominique Sakombi Inongo soit conseiller occulte chez Mobutu, et conseiller spirituel… Disons, en communication chez Kabila, qu'est-ce que ça change ? Qu'il appelle Mobutu, Président-fondateur, ou Kabila Concepteur-président-initiateur, quelle différence ?

Mobutu parlait au nom du peuple car se croyant investi d'une certaine légitimité de fait parce que pendant plus de 5 ans, après l'indépendance, le Congo a connu une tragédie profonde. Kabila prétendait aussi parler au nom du peuple car se croyant à son tour investi d'une soit disant “légitimité populaire” découlant de 32 ans de dictature mobutiènne. Qui de Kabila ou de Mobutu pouvait se prévaloir du droit de parler au nom du peuple ? Qui de deux pouvait-il prétendre détenir cette légitimité tant convoitée ?
Le Congo est un scandale géologique qui n'avait cessé de répéter les gouvernants de ce pays. Un scandale qui n'avait pu enrichir scandaleusement que ceux qui détenaient les rênes du pouvoir et appauvrir affreusement le peuple, souverain primaire. Mobutu, dans son génie destructeur, avait réussi à mettre par terre l'économie du Zaïre (Congo). Kabila, en ce qui le concerne, était venu tout simplement assommer le “scandale géologique”. Joseph Kabila, en bon fossoyeur, est venu enterrer et mettre une croix sur la tombe du “scandale géologique” qu'est le Congo.

Le peuple, plus pire qu'avant, ne vit que d'eau et d'herbes fraîches.
Là où Dieu, Créateur du monde visible et invisible ne fait pas l'unanimité, allant jusqu'à endurer les affronts les plus cruels de la part de ses créatures. Là où Dieu se montre démocrate en laissant à ses créatures, la liberté et l'embarras des choix, tous les présidents congolais exigent l'unanimité. Déjà à l'époque de Mobutu, vouloir ou pas, tout le monde était membre du Mouvement Populaire de la Révolution.
Avec Kabila il fallait respirer à la même hauteur que l'AFDL, pour mener une vie tranquille au Congo. Ceux qui avaient le courage de dénoncer les excès de l'AFDL subissaient des tortures ou la prison. Même le conseiller en communication du chef de l'Etat, le frère Jacob Sakombi, soutient ne pas nier qu'il y ait eu “quelques violations” des droits de l'homme. Une façon polie de reconnaître les faits !

Si à l'époque de Mobutu, l'institut Makanda Kabobi était l'école du parti avec pour rôle de transmettre l'idéologie du MPR, à l'avènement de Kabila on devait passer par le chembe-chembe, une sorte d'école de l'alliance qui donnait une nouvelle doctrine dite du changement des mentalités. A la suite de la défection de certains membres fondateurs de l'AFDL, Kabila décida de dissoudre l'alliance au profit des Comités de Pouvoir Populaire qu'il créa ; une façon pour lui de museler définitivement le peuple en faisant semblant de remettre à ce dernier le pouvoir qui, en réalité, ne gérait pas.

« Tant que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien d'un esclave ». Il faudrait faire sortir les Congolais de l'ignorance si l'on veut leur bien-être. Comme le dirait Condorcet : « là où la liberté doit être établie, il faut aussi que les savoirs soient constitués et répandus ».


Pompon MOMAT KABULO
desoket@hotmail.com

Président de la L.D.B.G. (Ligue pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance)
http://www.democratieactive.org/communaute/rdc/ldbg/presentation.htm



31/03/2011
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