Le Blog de Sacrebopol

MIKOMBE ET LE DÉMON

MIKOMBE ET LE DEMON
Dans un village, vivait un certain Mikombe.
Un jour qu’il se rendait en brousse pour y chasser, il rencontra un démon.
« Qui êtes-vous? demanda Mikombe.
— Je suis un grand chasseur de la forêt, répondit l’inconnu. Je parcours tout le pays, suis les pistes du gibier et creuse des pièges pour l’attraper.
— C’est également mon métier, dit Mikombe. Ne désirez-vous pas que nous travaillions ensemble?
— D’accord! La forêt n’a pas de secret pour moi, et je connais tous les endroits par où passent les animaux. »
Mikombe et le démon continuèrent donc leur route ensemble. Après quelque temps, ils s’arrêtèrent pour creuser quelques pièges. Le premier jour, ils en creusèrent cinq, le jour suivant encore cinq, puis le surlendemain trois. Ils s’en tinrent là.
Ces travaux une fois terminés, le démon dit à son compagnon:
« Ecoute, Mikombe. De tous ces animaux qui seront pris dans nos pièges, les mâles seront pour toi, les femelles pour moi.»
Mikombe marqua son accord et chacun rentra chez soi avide déjà de voir le gibier qui, le lendemain, serait tombé dans les pièges.
De grand matin, ils se retrouvèrent à un endroit convenu et, de là, partirent vers les pièges. A la grande déception du démon, il ne s’y trouvait que des animaux mâles. La même chose se reproduisit plusieurs jours de suite.
Mais un soir, Mikombe ne trouva plus sa femme à la maison. Il la chercha, mais en vain. Des voisins lui dirent enfin qu’ils avaient vu la femme se diriger vers la forêt pour voir où son mari chassait. Mikombe était plein d’appréhension; il ne put dormir de toute la nuit.
Le matin, il fit encore le tour des pièges, accompagné du démon comme les autres jours. Comme il fallait s’y attendre, il trouva sa femme dans un des trous.
« Quelle chance ! s’écria le démon. Selon nos conventions, elle m’appartient.
— Ah non, repartit Mikombe. C’est ma femme et non pas un animal. Ce que nous avions décidé ne valait que pour le gibier. »
Ils discutèrent ainsi longtemps. Le démon prétendait que leurs conventions valaient également pour cette femme qui, d’ailleurs, n’était pour lui qu’un animal. Mikombe défendait énergiquement le contraire.
A un moment donné, le démon se décida à la faire sortir du trou pour l’amener. Mais l’homme ne se tenait pas pour battu et, décidé à défendre énergiquement sa femme, il engagea avec le démon une lutte terrible.
Tout à coup, neuf autres démons surgirent de la forêt Les deux adversaires leur expliquèrent la palabre.
Bien entendu, les démons soutinrent la cause de leur frère. « Si Mikombe fait encore des difficultés, dirent-ils, nous le tuons sur le champ et le mangeons. Les conventions doivent être respectées. Qu’il fasse sortir immédiatement cette femme du trou et nous la livre. »
Heureusement, il fallait une corde pour tirer la femme du piège qui était profond. Mikombe demanda aux démons d’attendre quelques instants, juste le temps d’aller chercher une corde au village. En fait, il revint avec une troupe de gens bien décidés à défendre la cause de leur ami. Lorsqu’ils arrivèrent à proximité, ils purent voir la bande de démons danser autour du trou où se tenait la malheureuse victime.
Une nouvelle discussion s’engagea alors entre les hommes et les démons. Voyant que les choses n’avançaient pas, un démon se jeta dans le trou pour en faire sortir la femme et terminer ainsi la palabre.
Mais les villageois intervinrent.
« Entendu, vous voulez prendre la femme de Mikombe comme votre gibier. C’est bien, mais alors nous prenons votre frère, pour le nôtre. Dites-nous si vous êtes d’accord.»
Les démons sentirent le danger. Ils hésitèrent, voulurent discuter. Ce fut en vain.
Alors l’aîné des gens du village éleva la voix:
« Vous, démons, vous ne voulez pas que votre frère aille chez Mikombe. De notre côté, nous refusons que la femme de notre frère aille chez vous. Rendez-la nous; nous vous rendrons également celui-ci. Ensuite, nous rentrerons tous chez nous.»
Ainsi dit, ainsi fait.
Tout heureux d’avoir pu délivrer sa femme, Mikombe rentra avec elle au village, en chantant et en dansant.

N’oublions pas que celui qui mange en famille meurt en famille. Celui qui se plaît dans sa famille, y trouvera consolation et force au milieu des dangers de tout genre.


22/06/2009
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