RD Congo: Le nombre de viols en augmentation
New York, Etats-Unis - Des enquêteurs de la Commission des droits de l'Homme des Nations unies ont révélé que des hommes armés auraient violé au moins 67 femmes depuis le jour de l'An dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Au début de ce mois, l'Organisation non-gouvernementale 'Médecins sans Frontières' a rapporté que des hommes armés avaient violé plus d'une trentaine de femmes le 1er janvier dans la ville de Fizi, dans la province du Sud-Kivu.
'Cependant, deux enquêtes séparées du Bureau des droits de l'Homme des Nations unies et de la Mission de maintien de la paix en RDC (MONUSCO) ont déterminé qu'au moins 35 femmes ont été violées et 32 personnes blessées par les soldats de l'armée nationale congolaise, les FARDC, à Fizi, dans la soirée du 1er janvier', selon un communiqué de l'ONU rendu public ce mercredi.
Le communiqué cite Ruppert Colville, porte-parole du Bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme (OHCHR), qui a déclaré que onze personnes ont été arrêtées et 14 boutiques pillées dans le centre de Fizi.
Il a cependant précisé que les personnes arrêtées ont depuis été relâchées.
'Le commandant des FARDC, le lieutenant-colonel Kibibi Mutware, avec trois commandants et 11 soldats soupçonnés de faire partie des auteurs de ces attaques sont actuellement détenus à Uvira. Leurs procès devraient bientôt avoir lieu', poursuit le communiqué.
Le document révèle également que dans le village de Bushani, dans la province du Nord-Kivu, des soldats des FARDC auraient commis au moins 32 viols dans la nuit du 31 décembre. Parmi les victimes présumées, figurent deux femmes enceintes et une jeune fille de 16 ans.
'Ils ont aussi arbitrairement arrêté 12 personnes, pillé environ 50 maisons et fait subir à de nombreux villageois des traitements dégradants et inhumains', indique le porte-parole.
'Immédiatement après l'attaque de Bushani, les soldats auraient reçu un appel radio leur demandant de se rendre à Kailenge. En chemin, ils ont aussi attaqué le village de Kalambairo et pillé des dizaines de maisons et le centre de Santé local', a-t-il poursuivi.
M. Colville a déclaré que l'OHCHR restait extrêmement préoccupé par le fait que l'armée congolaise était responsable d'un nombre important de violations des droits humains, tels que des violences sexuelles, contre leur propre population.
'Face à ces atrocités, le Haut commissaire invite le gouvernement de RDC à envisager de mettre en place un mécanisme de contrôle dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité', a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est également déclaré gravement préoccupé par la situation des droits de l'Homme dans ce pays, dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la MONUSCO.
Pana 28/01/2011
Messieurs Ban Ki-moon et Luiz Ocampo, Secrétaire Général de l'ONU et Procureur Général de la CPI,
Au vu de tout ce qui précède, quand allez-vous porter des accusations contre les autorités politiques de la République démocratique du Congo pour ces faits avérés à l'instar du Sénateur Jean-Pierre Bemba, présentement incarcéré à La Haye pour des crimes commis par ses soldats.
Si les crimes commis par les soldats de Bemba lui sont crédités, pourquoi ceux commis par les militaires congolais ne sont-ils pas endossés par les autorités du pays? Y a-t-il intention délibérée d'écarter Jean-Pierre Bemba? Au nom de la justice, poursuivez votre logique jusqu'au bout.
(Correspondance particulière)