VITAL KAMERHE
Vital Kamerhe, né le 4 mars 1959 à Bukavu, est un économiste et homme politique de la République démocratique du Congo. Il a notamment été président de l’Assemblée nationale.
Il est le fils de Constantin Kamerhe (décédé en avril 2000 à Kinshasa) et d’Alphonsine Mwankingi, tous originaire de Walungu dans la province du Sud-Kivu. Il est marié à Mamick Boji et père de 8 enfants.
Il commence ses études maternelles et primaires à Bukavu puis fait une autre partie à Goma. Il les poursuit ensuite dans les 2 Kasaï pour en finir dans le Bandundu en obtenant son diplôme d’Etat en Mathématiques et physiques vers les années 80. L’on comprend alors que c’est par là qu’il maîtrise toutes les quatre langues nationales.
De là, il fait ses études universitaires à l’Université de Kinshasa où il décroche son diplôme de licencié en Sciences économiques en 1987 avec mention distinction. Il y est maintenu comme assistant chargé des cours.
Après 10 ans d’assistanat, l’homme affirme avoir forgé ses premiers pas politiques dans l’Udps en 1984. Tout de suite, il se sent plus proche de feu Ngalula Panda Njila, cofondateurs de ce parti dont il regrette l’absence dans les institutions de la République. « Je n’ai jamais été de Frojemo », dit-il main sur le cœur.
De l’opposition au nouveau régime avec Mzee Laurent-Désiré Kabila, ce n’est qu’un autre pas franchi.
Le parcours politique de Kamerhe est soudain marqué par plusieurs fonctions. Il confirme avoir été notamment conseiller dans 11 ministères avec rang de coordonnateur de la cellule d’études, directeur de cabinet puis directeur de cabinet adjoint, directeur principal chargé de l’administration et des finances à l’ex Service national.
Au moment de la guerre de 1998, Kamerhe affirme qu’il a été le seul civil à se retrouver à l’aéroport international de Ndjili aux côtés des généraux Joseph Kabila et Denis Kalume pour défendre la ville de Kinshasa. Et c’est à partir d’ici qu’il fait connaissance avec l’actuel président de la République.
Il fut aussi le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de juin 2004 au 14 septembre 2007. Alors ministre de l’Information, Kamerhe a remplacé, au sein du parti, Chikez Diemu qui est devenu vice-gouverneur de la province du Katanga. [1]
En décembre 2006, Kamerhe est élu président de l’Assemblée nationale du Congo-Kinshasa.[2]
Vital Kamerhe fut l’une des personnalités marquantes du processus de paix en république démocratique du Congo, il fut même surnommé « le Pacificateur ». Après avoir été dans plusieurs cabinets ministériels, dont ceux de Mushobekwa Kalimba wa Katana et du général Denis Kalume Numbi, il fut nommé commissaire général adjoint du Gouvernement chargé des relations avec la MONUC pour devenir enfin titulaire en tant que commissaire général du Gouvernement chargé du suivi du processus de paix dans la région des Grands Lacs, poste qu’il a occupé jusqu’à sa nomination comme ministre de la Presse et de l’Information dans le gouvernement de transition en 2003.
Avant de devenir politicien, il a mené une carrière scientifique dans l'Université de Kinshasa comme économiste.
Depuis le 18 avril 2009, Evariste Boshab succède à Kamerhe à la présidence de l'Assemblée Nationale de la RDC.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vital_Kamerhe
Vital Kamehre et une équipe de la RTNC retenus en otage à Paris | ||||
Texte : JM / Photos : JPO | ||||
lundi 25 juillet 2005 Jossart Muanza(AEM) | ||||
La grande rencontre, le week-end dernier à Paris, de Vital Kamerhe, le secrétaire général du PPRD, le parti au pouvoir en RD Congo, avec la communauté congolaise, a tourné court. |
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Une bombe lacrymogène a explosé dans la salle, laissant échapper une épaisse fumée blanche et poussant les participants, près de 250 personnes selon les estimations de notre confrère JP Onema de la RTNC, à évacuer le lieu. A l’exception du dignitaire congolais et de l’équipe de la RTNC présente sur place pour couvrir l’événement, pris également pour cible à coups de jets de pierres et autres projectiles . Et pour cause, les auteurs, un groupe s’identifiant sous l’appellation de Bana Congo, après s’être retirés de la salle à cause du gaz, attendaient Vital Kamerhe et ses proches à l’extérieur. Il aura fallu l’intervention d’éléments de la police de sécurité dépêchés sur place, grâce au concours de l’ambassade de la RD Congo, pour éviter le pire. Les quelque 200 policiers français qui se trouvaient dehors ont, du reste, eu du mal à contenir l’immense foule des manifestants. Une marche était en effet organisée le même jour dans Paris à l’issue de laquelle les manifestants ont convergé en masse vers la salle dans le but d’empêcher la tenue de la conférence. En témoin privilégié, Jean Pierre Onema raconte, à Afriqu’Echos Magazine ( AEM ) la scène telle qu’il l’a vécue de l’intérieur avec ses compagnons d’infortune : JP, toi qui as vécu la scène de l’intérieur, peux-tu nous dire, brièvement, ce qui s’est réellement passé ? Tout avait bien pourtant bien commencé. Le secrétaire du PPRD France a pris la parole pour présenter les différentes délégations du parti venues de Suisse. d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, d’île de France ainsi que de France d’outre mer, et remercier les participants pour leur présence dans la salle. Il a ensuite résumé les grandes lignes de l’intervention du secrétaire général Vital Kamerhe avant de lui laisser la parole. Ce dernier (Vital Kamerhe), a retracé les deux 2 points essentiels de son "entretien" avec les Congolais, à savoir 1) les accords de Sun City par rapport à la contradiction qu’entretient l’UDPS qui en est bel et bien l’un des signataires, 2) le calendrier du processus électoral avec l’annonce de la fin des consultations entre décembre 2005 et janvier 2006, la tenue des législatives en Février 2006, l’organisation du scrutin présidentiel en Mai 2006 et la proclamation des résultats au 30 juin de la même année. A cette annonce, les Bana Congo ont réagi par des menaces, des propos séparatistes et racistes, des insultes du genre " menteur" ou encore " tu n’es pas Congolais", " Nous allons te faire la peau". Kamerhe a appelé au calme pour pouvoir terminer son intervention : " laissez-moi terminer et si jamais vous avez des questions, je suis prêt à y répondre"...En vain ! Le groupe, de plus en plus menaçant, se dirigait vers la tribune officielle protégée par 2 agents de sécurité. Jugeant cette provocation intolérable à ses yeux, une militantes du PPRD s’est levée pour affronter le groupe Bana Congo. Une bagarre va alors éclater et ce sera le désordre total avec, dans la foulée, l’explosion d’une bombe lacrymogène...Un épais nuage de fumée a couvert la salle, ce qui poussera tout le monde à quitter celle-ci aussi bien par la porte que par la fenêtre. A part bien entendu le secrétaire général du PPPD, Vital Kamerhe et ses proches ainsi que notre équipe de reportage qui, après nous être retranchés dans une pièce, y resterons piégés et bloqués pendant plus de 2 heures et demi... D’après ses détracteurs, Vital Kamehre aurait-il eu des mots déplacés, ce qui aurait suscité la colère de ce fameux groupe Bana Congo ? Peut-être... mais, je ne sais pas. Tout ce que j’ai entendu, est qu’ il a demandé pardon au cas où son propos aurait dérangé ou choqué... Bref, pour tout savoir sur ce qui s’est réellement passé, je dois encore visionner les images ( car j’ai laissé les caméras tourner) dont le secrétaire général m’a d’ailleurs autorisé de diffuser l’intégralité. Vital Kamehre m’a, en effet, demandé de tout diffuser y compris sa tentative de fuite -, notamment quand il voulait sauter par la fenêtre- Dans quel état d’esprit étiez-vous ? A quoi pense-t-on et quelle solution envisage-t-on dans pareille situation ? Nous étions non seulement en état de choc, mais aussi et surtout paralysés, et dans le désarroi total. Il était aussi question de sauver le matériel , car il faut le noter, nous avions déplacé du matériel important depuis la Suisse. Il fallait donc sauver ce qui pouvait l’être. Pour répondre à ta sous-question, j’ai d’abord pensé à ma petite famille et j’ai eu le réflexe d’appeler ma femme, j’ étais même déjà sur le point de lui laisser mon testament...mais , j’ai fini par raccrocher après lui avoir expliqué, en gros, que nous avions de sérieux problèmes et que j’allais la rappeler. Elle a ensuite essayé plusieurs fois de me joindre mais je ne pouvais répondre, vu la situation... Selon certaines informations en notre possession, c’est Tshisekedi qui aurait commandité cette opération, en connivence avec certains partisans de Ngbanda, d’anciens Mobutistes. C’est d’ailleurs ce dernier qui aurait tout financé ... De la pièce où nous nous sommes retranchés, pour échapper aux menaces des insurgés, le SG Kamehere a pu téléphoner au pays. Des coups de fil lui parvenaient également d’un peu partout et c’est lui qui, après le recoupement d’ informations précises obtenues, a indiqué que des unités de l’ex-DSP à la solde de Ngbanda et des Tshisekedistes seraient dans le coup. La raison ? La réunion de Kamehere avec la communauté aurait attiré plus de monde que leur manifestation, d’où leur colère et leur détermination à en découdre avec le secrétaire général, allant jusqu’à le menacer de mort. Pour le reste, notre confrère Yves Kambala qui était avec nous à l’intérieur et qui a réussi à s’échapper au moment des échauffourées, pourra t’éclairer la lanterne. De l’extérieur, nous avons même reçu un coup de fil sur ce qui lui est arrivé...( il a été menacé et pris à partie par le groupe à Ngbanda ) Comment ces éléments ont-ils réussi à s’infiltrer sachant que des mesures de sécurité ont certainement été prises par les organisateurs de la rencontre ? Personne ne s’attendait à cela d’autant plus que quand nous sommes arrivés ( nous étions les premiers à pénétrer dans la salle ), nous avons remarqué la présence d’un dispositif ( 2 voitures de police) et de 2 agents de sécurité, ce qui laisse supposer que les organisateurs avaient pris les dispositions nécessaires. Ma dernière question : une action en justice, auprès des autorités compétentes françaises a-t-elle été envisagée ? Le secrétaire général du PPRD, Vital Kamerhe , a en effet décidé de porter plainte contre un groupe qui depuis son étape de Bruxelles avait, déjà commencé à le menacer. Il a même cité quelques noms. Mon cher Jossart, avant de terminer, permets-moi de souligner ceci à l’attention de l’opinion : que les congolais sachent que notre rôle, en tant que journalistes, est d’apporter l’information, et dans ce cas précis, de faire revivre les moments forts de cette rencontre d’un homme politique de notre pays avec la communauté. Et ce d’autant plus que, depuis le 30 juin 2005, aucune information officielle n’a filtré sur le blocage supposé ou le déblocage de la situation au pays. Dès lors, nous, journalistes, ne devrions en aucun cas être pris pour cible et confondus aux politiciens. Et s’il s’avère que Yves a été agressé, je dois ici dénoncer cet acte gratuit avec véhémence. YVES KAMBALA CONFIRME... A l’issue de notre entretien avec JP Onema, nous avons pu joindre Yves Kambala pour d’autres détails.Ce dernier confirme : "A la suite des échauffourées survenues dans la salle, indique-t-il, je me suis en effet retrouvé dehors, avec certains activistes. Pour connaître le mobile de leur soulèvement, j’ai donc jugé bon d’interviewer M. Muke, le président de Bana Congo, une branche de l’APARECO ( le Parti d’ Honoré Ngbanda). C’est à ce moment qu’un inconnu a surgi de la foule et m’a giflé, estimant que je devais plutôt filmer les policiers à l’intérieur que d’interviewer M. Muke ". L’individu a rapidement été maîtrisé, ce qui m’a valu d’être sécurisé et évacué par le public. Que voulaient -ils, au juste, ces fameux "activistes" de l’APARECO ? Empêcher la tenue de la conférence de Vital Kamerhe, répond Yves qui déplore le manque d’éducation politique du Congolais avec cette tendance à diaboliser l’autre pour son appartenance politique, alors qu’on est censés être en démocratie". "Tout récemment, j’ai réalisé une émission sur Ngbanda qui a été censurée et me suis battu bec et ongles pour obtenir sa diffusion, sans pour autant rien attendre en retour. Aujourd’hui, puisqu’il s’agit de Vital Kamerhe, les gens m’en veulent ". " Ils n’ont pas laissé à l’interlocuteur le temps de s’exprimer et n’ont même pas voulu l’écouter. Ce qui est vraiment dommage ..." "Il y a aussi lieu de déplorer ce modèle calqué sur l’ancien système, avec des chants et des slogans comme " lokuta monene", des habits à l’effigie de Mobutu, prônant le retour à l’ancien système..." "On scande , par ailleurs, les noms de Werrason, Koffi Olomide ou Papa Wemba affirmant qu’ils se trouveraient à l’intérieur de la salle alors qu’ils n’ y sont même pas..., on voit jusqu’où les Congolais peuvent aller dans leur incitation à la haine. Déjà, le 30 juin, de mauvaises langues affirmaient que Papa Wemba était dans les locaux de l’ambassade de la RD Congo à Paris, à une réception organisée dans le cadre de la fête nationale, ce qui n’a pas été le cas ". Notre confrère Yves Kambala cite également le nom de Baby Kwayo, le beau-frère de Nzimbi, parmi les principaux meneurs de ce soulèvement .
| Propos recueillis par Jossart Muanza ( AEM ) http://www.afriquechos.ch/spip.php?article874
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